Les nuits blanches sont mystérieuses. On a parfois l’impression de se retrouver plus de vingt ans en arrière. Jack Lang avait instauré et installé de nombreuses manifestations culturelles. Les premières fêtes de la musique, les expositions délirantes en plein air. Peinture, sculpture voiture, culture. C’était tout et n’importe quoi. Les conneries artistiques alternaient avec les vraies révélations. Sans cet engouement, de nombreux artistes n’auraient certainement pas pu émerger. On retrouve tout ça lors des nuits blanches.
Nous sommes début octobre. La nuit est tombée. Il commence à faire froid. Et pourtant, les rues sont noires de monde. On regarde, on bouscule, on écoute, on mange, on picole. Nous avons commencé notre périple par « cubismes », un cube de néon devant allier danse, musique et lumière. Mouais.
Juste au-dessus, David Bartex présentait « Favela choc ». Une scène était montée au centre du jardin des Halles. Une végétation luxuriante avait été reconstituée. Les percussions résonnaient. Tout était jaune et vert. Il y avait foule. Juste à côté, un suppositoire géant semblé sorti de cosmos 1999 projetait des images sur une façade d’immeuble.
Le centre Pompidou était cerné par une queue gigantesque. Il était le siège de cinq manifestations. Nous avons rejoint la rue des Francs-Bourgeois après une petite pause crème glacée chez Amorino. La cour de l’Hôtel d’Albret était transformée en foyer de feu éteint. Des boules à facettes étaient disposées au centre du foyer. Des couilles lumineuses étaient suspendues. C’était très reposant.
Un peu plus loin, on pouvait trouver les « Nuits Blanches off ». Des séances de lecture ou de dessin étaient organisées.
Nous nous sommes dirigés vers Bastille. Une partie des promeneurs commençait à être éméchée. Ca sentait la queue de renard. Nous souhaitions rejoindre la coulée verte et remonter ainsi à la maison. Grosse erreur. L’entrée était engorgée. Nous avons donc rejoint la piscine de Reuilly par l’avenue Daumesnil. Elle invitait les visiteurs à flotter sur la musique de « Mich Kill My Dog ». Nous n’avions pas nos maillots. Dommage.
Nous avons continué de longer la coulée verte. D’autres attractions nous attendaient. Un film était projeté sur la façade d’un bâtiment. L’image du site avait été préalablement filmée.
Frédéric Vaësen avait installé un stroboscope géant à l’entrée d’un tunnel, Edwin van der Heide des lasers rouges à l’entrée d’un autre.
Sortie à Bel-air, la maison n’était plus très loin. Snooze à pris son vélo et est parti rejoindre des amis du côté de châtelet. Je me suis effondré comme une merde sur le canapé.