Placement de famille

C’est après avoir manqué de renverser à vélo Jean-Pierre Darroussin face à la Gare de l’Est et Jules place de la République (si si, souvenez-vous, ce candidat de la nouvelle star anorexique doté d’une vilaine peau jeune à problèmes, petite pensée pour Manue) que je me suis rendu à notre seconde réunion de copropriétaires. Vi vi, j’étais en retard. L’heure était grave. Snooze et moi-même serrions nos petites fesses car un sale ravalement de sa mère nous pendait au nez. Si côté rue l’immeuble est nickel, côté cour c’est Beyrouth. Et qui dit ravalement dit prolongement de la période patate en rond, triangle ou carré. Mais Sainte Rita, patronne des causes désespérées secoua sa baguette magique magique et détourna habilement l’attention de tous les participants sur un problème bien plus grave: Le bâtiment B était en train de s’écrouler et des vies innocentes étaient en danger. Gros silence dans la salle. Bzzz (bruit du silence).

Nous avions déjà entendu parler de cette histoire mais sans plus. C’était sans compter sur mon gentil voisin qui se sentait bien seul et qui avait envie de discuter. Il nous a appris que notre immeuble datait de la révolution et qu’il était initialement constitué d’un bâtiment principal (pas pourri et très joli), le notre, et d’un bâtiment secondaire qui servait d’écuries (le moche qui s’enfonce). Il y a une centaine d’années, les propriétaires de l’époque ont souhaité construire deux étages habitables au dessus des écuries en se tamponnant allègrement des contraintes architecturales. Entre temps, une vilaine fuite d’eau a grignoté les poutres porteuses. Résultats: La mise en sécurité du bâtiment a été demandée et il a été annoncé aux propriétaires qu’ils allaient devoir évacuer les lieux et accessoirement débourser près de 400 000 Euros pour sécuriser le rez-de-chaussée (et éventuellement sortir une autre somme indécemment indécente pour retaper leurs appartements). C’est la fête du slip dans le dixième arrondissement.

Nous étions vraiment emmerdés pour nos pauvres voisins même si nous étions in petto fous de joie que cette grosse tuile ne nous tombe pas sur la gueule. Même si je n’arrive toujours pas à me faire ni à l’appartement, ni au quartier, je suis heureux d’avoir sécurisé notre avenir. Si l’ambiance semble actuellement alarmiste dans le petit monde des agences immobilières, les prix des appartements parisiens non atypiques ne semblent pas baisser. Les taux d’intérêt ont en revanche pris un bon point dans la tronche depuis le bouclage de notre emprunt et les banques sont de plus en plus regardante avant d’ouvrir le tiroir caisse. Tout est bon pour se rassurer, même s’il semble raisonnable de penser que l’achat d’un tel bien se ventile sur de nombreuses années et non sur un trou d’air.

En attendant, même si nous passons notre temps à faire des chèques depuis notre installation, nous n’avons pas entendu parler du moindre ravalement. Aucun travaux n’a été voté. Nous avons tout de même profité de la réunion pour aborder le sujet de la colonne descendante et de l’envahissement récent de notre baignoire par de vilaines crottes gluantes de l’espace refoulées des étages supérieurs, et accessoirement nous glisser dans le conseil syndical. Il parait que cette étape est indispensable pour se faire de nouveaux amis et être informé avant tout le monde des bonnes et des des mauvaises affaires inhérentes à l’immeuble. Je connais déjà les nichons de ma voisine, j’espère maintenant faire plus ample connaissance avec notre autre voisin qui a une gueule d’ange et surtout le plus beau cul de la rive droite. Deux petites pommes d’amour, un délice pour les yeux.

J’en bave encore. :blush_tb:

19 commentaires sur “Placement de famille

  1. Ah les joies de la (co) propriété ! Dans ma résidence je crois qu’on a déjà tout eu : infiltrations de terrasse, démolition/reconstruction de la dalle de parking extérieure, ravalement, réfection des cages d’escalier, de l’électricité des parties communes, changement des boites aux lettres, pose de digicodes, chute d’arbres à la tempête de 99, changement de la chaufferie pour passer du fuel au gaz, et maintenant on attaque la mise aux normes des ascenseurs…C’est sans fin !

    Le crédit immobilier est remboursé mais a chaque tranche de travaux on repart pour un prêt spécialisé… :annoyed_tb:

  2. Oui, bon, le plus beau voisin, pardon, le plus beau cul de la rive droite, je demande à voir. :blink_tb: Hein! Comme ça je pourrais comparer. :bye_tb:
    Des promesses, toujours des promesses…

  3. moi qui croyait que la photo du joli-garçon-aux-jolies-formes etait là pour illustrer l’expression « colonne descendante »… :blush_tb:

  4. Atttention roidetrefle, bientôt ça sera l’envahissement de la bave collante (si tu continues encore à baver comme ça :jittery_tb: )… Et là, je ne sais pas si votre « autre voisin qui a une gueule d’ange et surtout le plus beau cul de la rive droite » aimerait ça :laugh_tb:

  5. Co-propriétaire élue l’an dernier au conseil des copros… :happy_tb:
    nous recevons les plaintes de nos voisins à propos de l’eau chaude…tellement froide :annoyed_tb:! des serrures électriques vampirisées :furious_tb:,des graphitis fleuris,du parking encombré pas le stationnement « ventouse » des mécanos du dimanche ect…
    la semaine prochaine assemblée générale.
    J’y verrai le président du conseil « un garçon sensible » :blush_tb:
    nous commençons à bien sympathiser ,nous avons évoqué nos « familles respectives » ça aide……… :king_tb:

  6. Bah moi, ça fait deux années de suite que j’y ai droit au ravalement de la cour (parce que nous avons deux cours nous monsieur!) et j’en ai un peu ras le bol de bouffer des patates. :furious_tb: Je compatis donc grandement.
    Pour les pommes d’amour, ça fait envie… Mais la plage c’est pour dans deux semaines: rien de sucré on m’a dit. :jittery_tb:

  7. moi chuis président du conseil syndical, ben c’est que des emmerdes…. et pas de pommes d’amour parmi les copropriétaires, plutôt des vielles pastèques trop mures…

  8. Nous réclamons un post détaillé sur l’autre voisin qui a une gueule d’ange ! ((sa vie, son oeuvre, ses amours, etc. avec photos à l’appui !!!)

  9. moi aussi chuis président du CS. Un poste idéal pour les masos qui aiment rendre service et s’emmerder avec les syndics qui ont un poil dans la main, ne savent pas trouver des artisans pour faire les travaux et laissent péricliter les vieux immeubles pas suffisamment rentables pour eux. :furious_tb:
    Enfin, il paraît qu’il y aurait des bons syndics, pas vrai Valérie de Haute Savoie?

  10. Décidément cet arrondissement est fort mal famé
    ( http://gilda.typepad.com/traces_et_trajets/2008/05/comment-je-ne-m.html ) !
    L’immeuble en voie d’effondrement, on dirait un pire cauchemar de mon cher et parfois tendre et l’un des miens si j’avais suivi le chemin logique où mes études m’emmenaient. Je plains les personnes concernées.

    Bon courage pour le conseil syndical. Une de mes amies dans le sien a englouti un temps fou (elle y a sauvé des sous mais bon).

  11. Et dire que j’ai failli laisser passer la journée sans venir ici et donc louper ce clin d’oeil … mais tu sais, tant que tu ne t’en prends pas à Benjamin, c’est sans problème. Sinon, passerais-tu lire mon article du jour (chez moi ou mieux encore, car c’est exceptionnel que je publie là-bas, là, donc : http://www.lepost.fr/article/2008/06/23/1212677_un-cri-sur-le-web_1_0_1.html) ? Ce serait une BA, et ton avis m’intéresserait je crois. La démarche de cet homme m’a embarassée, mais je me suis sentie presqu’obligée en tant qu’être humain, de relayer son appel. Plus d’infos si tu veux tu sais me joindre. Merci

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