C’est enfin la dernière ligne droite. Les déménageurs ont apporté les cartons, les travaux ont débuté dans notre nouvel appartement et les tractations sont en bonne voie avec notre futur ex-propriétaire. Etant un très mauvais négociateur et ayant une sainte horreur de parler argent, je n’avais pas envisagé de discuter d’une éventuelle reprise. Nous avions décidé de partir. C’était notre choix et il était difficilement concevable que notre propriétaire nous donne une prime de départ. J’y suis donc allé au bluff. J’ai proposé une somme indécente importante pour la reprise de la salle de bains et les autres installations que nous avions réalisé dans l’appartement. En gros c’était : Soit vous acceptez, soit nous mettons tout en vente sur eBay. Il n’a même pas cherché à discuter avec nous et a accepté notre proposition sans rechigner. Il a même souhaité nous racheter notre cuisine. Ce fut véritablement la bonne surprise du mois. Certainement la seule.
Côté concierge, c’est toujours la fête du slip. Madame Lopes possédait jusqu’à peu les clefs de notre appartement. J’ai décidé de lui confisquer après m’être retrouvé en petite culotte dans la salle de bain face à un jeune couple qui visitait notre chez nous. Elle n’avait pas eu l’idée de sonner car elle pensait que je travaillais. L’expérience aurait pu être encore plus humiliante car je me trouvais dix minutes plus tôt à poil dans les cabinets. J’ai également l’impression qu’elle s’est permis de faire visiter notre appartement à la moitié de l’immeuble et même à ma connasse de voisine du dessus. Enfin, en bon charognard, elle a clairement mis des options pour récupérer à l’œil certains meubles que nous ne comptons par emporter avec nous.
Ironie du sort, notre appartement actuel part en sucette. C’est le destin. Nous devons vraiment partir. Nous avons subi trois fuites d’eau vendredi dernier. Robinet dans la cuisine, ballon d’eau chaude et arrivée d’eau dans la salle de bains. Dans ces cas là, Madame Lopes fait immédiatement appel à son neveu, accessoirement plombier officiel de la maison. Monsieur Da Silva est un petit margoulin. Il travaille convenablement lorsqu’il rénove les parties habitées par le propriétaire et doit faire un maximum de lèche pour garder la main mise sur l’ensemble des travaux de l’immeuble. Lorsqu’il doit effectuer des réparations chez les locataires, c’est une autre paire de manche. Il travaille mal et est incapable de régler le problème le jour de sa visite. Nous avons même pensé un instant qu’il sabotait volontairement certaines tuyauteries afin de facturer un maximum d’interventions au propriétaire.
De plus, il ne respecte jamais les affaires des gens. Il nous a ainsi déjà flingué deux lampes et une porte de bibliothèque. Il a également posé son fer à souder encore chaud au beau milieu d’un tapis.
Il est donc passé à la maison nous réparer les trois fuites. Il fallait avant tout vider le chauffe-eau. Il a brusquement ouvert le robinet de l’évier, a fait céder un joint et a transformé notre cuisine en hammam. N’ayant pas pensé à ouvrir la fenêtre, la vapeur d’eau ainsi générée s’est infiltrée dans tous les placards et surtout au cœur de tous les appareils électriques. Nous avons attendu plusieurs heures avant que l’humidité ne disparaisse Depuis, les plic-plics ont repris de plus belle et nous ne pouvons pas nous absenter plus de quatre heures sans couper l’arrivée d’eau.
Da Silva, salaud, on aura ta peau ! :furious_tb:
Nous avons malheureusement été obligé de passer par ses services il y a plus de trois ans. La famille propriétaire de notre immeuble nous avait permis de coupler deux appartements mitoyens. Trois mois de travaux étaient prévus. Nous devions déplacer des cloisons, transformer une cuisine en salle de bains, une entrée en bureau, refaire les peintures et parquets et installer une nouvelle cuisine. Les travaux se sont finalement éternisés. Nous sommes restés plus de quatre mois sans cuisine. Côté sanitaire, la petite commission n’était possible qu’avant 7h00 du matin et après 20h00. J’ai ainsi frôlé l’occlusion intestinale et uriné dans des bouteilles pendant tout l’hiver 2004.
Monsieur Da Silva nous sortait toujours une bonne excuse de son chapeau magique. Trop d’humidité, pas assez d’humidité, pas les bons joints, parquet en rupture de stock, ou mauvais choix de carrelage. Parfois, il réussissait à botter en touche :
Son fils fut hospitalisé suite à un Sycosis au cul. En gros, ses fesses étaient extrêmement velues, les poils poussaient à l’intérieur et des kystes se sont développés et infectés. Il ne pouvait plus s’asseoir et a donc gagné un séjour à l’assistance publique. Une semaine de retard dans la pose du carrelage de la salle de bains.
Monsieur da Silva a malheureusement perdu sa mère juste avant de s’attaquer à la cuisine. Il a donc suspendu le chantier pour trouver des billets d’avion et préparer son départ pour le Portugal. Sa famille étant très pieuse, quatre messes ont été nécessaires avant de penser à mettre en bière le corps de la défunte. Ces quatre messes successives ont représenté un retard supplémentaire de quinze jours dans les travaux. Humour très noir, mais quinze jours de retard quand même.
Enfin, le chauffe-eau a explosé juste avant la fin des travaux et cerise sur le gâteau, Monsieur Da Silva a tenté de nous supprimer en installant de façon bien hasardeuse le four dans la cuisine. L’hélice de ventilation frottait contre le câble d’alimentation électrique et nous nous prenions systématiquement une forte décharge dans les doigts à l’ouverture de la porte (rien à voir avec ma ceinture Slendertone). Ce troll avait installé une arme de destruction massive dans notre cuisine et refusait de reconnaitre ses torts. Nous avons donc été obligés de faire appel au service après vente d’Electrolux qui nous a facturé au prix fort le déplacement (et accessoirement confirmé que notre installateur était un porc).
Enfin, dans le cas ou vous souhaiteriez savoir si votre couple peut résister à n’importe quelle(s) épreuve(s), faites donc appel à Monsieur Da Silva, seul entrepreneur capable de ruiner quinze années de vie commune.
je doit faire des travaux avec une entreprise sur paris dont le responsable s’apelle Da silva…
Je commence a flipper un peu.
Y’a moyen d’avoir le nom de l’entreprise ?
Désolée, je sais que ce billet est ancien, mais je viens seulement de le découvrir … et j’ai tellement ri que je ne peux, vraiment, que te remercier !
J’espère que vous êtes maintenant débarassés de ce satrape (un ou deux « p » ? …) et sagouin portugais …
On ne dira jamais assez à quel point l’union européenne a pu être néfaste !