Après un départ retardé pour une raison indépendante de ma volonté nous quittons enfin Paris pour rejoindre la presqu’île de Quiberon, sans le petit Nono qui partira finalement en voiture avec son ‘Ro Batard quelques heures plus tard. Nous arrivons à Auray en fin de matinée et croisons la sœur de Snooze et son ami qui descendent du « tire-bouchon ». Ils ont passé une dizaine de jours à Saint-Pierre et nous prenons la relève.
Le « tire-bouchon » est un train mis en service tous les étés. Il relie Auray à Quiberon en passant par Pentièvre et Kerhostin. Tous les ans, il est question de le supprimer. Tous les ans, le conseil régional de Bretagne invite la SNCF à le mettre en service. C’est le moyen idéal de se rendre sur la presqu’île, et surtout d’en sortir. Le trajet en voiture vire rapidement au cauchemar en début et en fin de journée car d’importants bouchons se forment au niveau de l’isthme.
Nous arrivons une demi-heure plus tard à Saint-Pierre. Les parents de Snooze sont venus nous accueillir à la gare accompagnés de leurs deux petites-filles. Les fillettes nous sautent dans les bras et embrassent tonton Snooze et tonton Alex. Nous prenons des nouvelles de la famille. Le temps n’était vraiment pas au beau fixe les derniers jours mais la maman de Snooze, toujours optimiste, est certaine que la semaine va être ensoleillée.
La maison n’a pas changé. Le temps d’un court déjeuner et nous nous retrouvons sur la plage. Les parents de Snooze ont formé au fil du temps une petite bande d’amis. Trois ou quatre générations se retrouvent tous les ans et refont le monde. C’est la bourgeoisie locale. Toute la petite troupe se donne rendez-vous au même endroit sur la plage entre 15h00 et 19h00. L’endroit est stratégique. Seul un petit carré de sable bénéficie des derniers rayons de soleil.
Nounouche arrive toujours la première, accompagnée de son fils, de sa belle fille et de ses petits-enfants. Joël, général à la retraite, et sa femme Jacqueline, Marie-Paule, Yvette, Pierre (autre général à la retraite) et sa femme Josette se joignent également au groupe. Tous m’ont adopté. Je suis le petit ami de Snooze pour certains, tonton Alex pour d’autres. Les parents de Snooze ne font aucune différence entre leurs enfants et moi. Je fais partie de la famille, un point c’est tout. J’aimerais tant que la réciproque soit vraie.

Cela fait maintenant 15 ans que je passe des vacances à Saint-Pierre Quiberon. J’assiste tous les ans au même rituel. Et j’adore ça. On lézarde sur la plage. Les enfants jouent autour de nous. On est enchanté que l’eau soit aussi chaude (18°C). On est également toujours surpris par la météo. C’est la théorie du micro-climat. Cela ne sert à rien de regarder la météo la veille. Les nuages ne s’attardent jamais et restent bloqués au niveau des terres, comme si une barrière invisible protégeait la presqu’île. Au pire, il pleut le matin, mais le beau temps arrive avec la marée. Et c’est pourtant vrai. Qui a dit qu’il ne faisait jamais beau en Bretagne ?

 

 

Les nuages restent au niveau des terres…  

 

 

…mais pas au niveau de Saint-Pierre  

Cette semaine fut également l’occasion de passer une soirée en compagnie du petit Nono et de son ‘Ro Batard de mari à la crêperie des Nains. Je n’ai hélas pas pu me joindre à la petite troupe (qui se résumait à Nono et Snooze) le lendemain car cette semaine de vacances fut ma semaine migraine. Fond migraineux en permanence et pics toutes les six heures. Mes transaminases chantent maintenant la Marseillaise, mon foie ayant absorbé une quantité impressionnante d’aspirine, de paracétamol, de caféine, d’ibuprofène et enfin de l’arme fatale (temporaire) anti-migraine, le Zomig.

Notre présence fut aussi l’occasion de participer au mégatruithon annuel organisé par Josette et sa fille Annick. Un Couscous géant avait été préparé pour une quarantaine de personnes. Nous n’étions que 13 à table, mais nous avions l’obligation d’en reprendre trois fois. Josette m’avait spécialement préparé un far Breton et Annick s’était lancée dans la préparation de desserts hypercaloriques à base d’amande. J’avais heureusement eu l’idée d’embarquer avec moi mes baskets afin de déculpabiliser en faisant mon jogging quotidien du côté de la côte sauvage, toujours aussi belle, et de plus en plus sauvage.

 

 

  

 

 

  

Nous avons quitté hier Saint-Pierre en prenant le « Tire-Bouchon ».

Si tout se passe bien, nous retournerons en Bretagne l’année prochaine à la même époque et j’écrirais, mot pour mot, le même billet.

PS : Eviter de parler politique avec son beau-père à quelques mois des élections présidentielles, surtout s’il ne semble pas être du même bord.