Un des avantages de mon poste est de pouvoir me rendre assez régulièrement à Londres pour rencontrer mes collègues européens faire du shoping. Nous empruntons généralement un avion à 8h30 et rentrons par celui de 18h30. Nous atterrissons au « London City Airport », un petit aéroport situé tout près du « Millenium Dome » et donc des docks, à l’est de Londres. Et ça tombe bien, mon agence se trouve au cœur de ce quartier aussi actif que Shanghai, les buildings poussant à une vitesse folle. C’est le nouveau quartier dynamique de la capitale britannique.

 

 

 

Je devais faire une présentation à 10h00 et j’étais vraiment angoissé. J’avais peur de me faire allumer. Il fallait de plus que je modifie deux ou trois diapositives.
Nous embarquons à l’heure mais juste avant de décoller, une petite voix nous annonce que nous aurons une heure de retard. Je prends mon mal en patience et commence à répéter ma présentation.
Nous sommes finalement arrivés à 9h50. Le temps de filer ma clef USB et hop, on me demande de parler. Les micros ont été changés et je parle un peu trop fort. Certaines personnes enlèvent leurs casques. Un Suédois me pose une question. Ma collègue Allemande prend la parole. Les Italiens ne sont pas d’accord. Les Néerlandais et les Anglais sont de notre côté. Bingo, nous avons gagné. La présentation est terminée, je dois maintenant travailler toute la journée avec les Allemands. Un ami Ecossais vient nous rejoindre avec une Espagnole et un Finlandais. C’est encore mieux que l’Eurovision.

Nous repartons vers l’aéroport en fin d’après-midi. A notre arrivée, une hôtesse nous indique que l’avion a une petite heure de retard. Nous en profitons pour aller boire un verre et rejoignons ensuite la salle d’embarquement. L’avion est encore retardé d’une demi-heure.

18h30, 19h30, 20h00. L’avion est de plus en plus retardé. On nous explique que le trafic est trop important à Orly.

20h30. Ce n’est plus une question de trafic mais de chaleur. Il fait trop chaud à l’intérieur de l’avion et la chaleur interdit tout décollage. Nous demandons gentiment si les avions d’Air France sont les seuls à être sensibles à la température, toutes les autres compagnies aériennes décollant sous notre nez.

21h00 (22h00 heure de Paris). Nous embarquons pour finalement décoller une demi-heure plus tard. Personne ne nous explique les raisons du retard. Nous rencontrons beaucoup de perturbations. Les hôtesses s’accrochent aux sièges et se dépêchent de distribuer les plateaux-repas. Le spectacle est magnifique à l’extérieur. Nous sommes cernés par des éclairs. Soudain, le commandant nous informe qu’il est impossible d’atterrir à Orly. Je demande à l’hôtesse en plaisantant si nous allons être détourné vers Roissy ou Beauvais. Elle me répond avec un charmant accent irlandais

Elle : Nu allon’ êtw ditourni vers Nenti’s. It’s not a joke. Only for safety reasons.
Moi : Nenti’s ?
Elle : Yes, Nenti, don’t you know this city? I’ll show you on the map.

Nenti’s s’est révélé être Nantes. Le capitaine nous annonce que le personnel de l’aéroport de Nantes va nous accueillir et répondre à nos questions. Nous atterrissons et patientons une heure sans information. Une collègue vient me voir et me demande si par hasard je n’aurais pas quelque chose à grignoter. J’avais heureusement ramené 1,2 Kg de Toblerone pour le petit Nono. Désolé Nono, tu n’auras finalement que 800 g de chocolat.

 

 

On nous indique finalement que le plein de kérosène allait être fait et que nous allions ensuite nous diriger vers l’aéroport d’Orly. Une heure plus tard, nous décollons. Au bout de quelques minutes, on nous indique que l’avion allait être détourné vers Roissy, Orly étant dorénavant fermé.
Nous arrivons finalement à 3h00 du matin. Les portables sonnent et les voyageurs se bousculent pour sortir de l’avion.
Aucune classe, aucune galanterie. Une vraie bande de porcs en rut. C’est chacun pour soi. La majorité se fout de la file d’attente pour les taxis.

J’arrive finalement à 4h00 pour m’endormir comme une merde sur le canapé.