Puisque mon précédent billet a été malencontreusement coupé, je reprends donc à notre arrivée à l’aéroport.
Nous pouvons rejoindre Shanghai en prenant un taxi (environ une heure de route) ou en empruntant le Maglev qui permet de relier l’aéroport à la ville en 7 minutes. Nous choisissons cette dernière option pour nous rendre en ville.
L’engin est futuriste. C’est un train magnétique de conception germanique (initialement le concurrent malheureux du TGV) qui monte à une vitesse pouvant atteindre les 430 km/h. Les Chinois sont actuellement en pleine négociation avec les Allemands pour construire une seconde ligne à très grande vitesse reliant Shanghai à Hangzhou, la capitale de l’empire des Song du sud, située environ à 200 km au sud-ouest. Les Chinois réclament un transfert de technologie et menacent de construire une ligne à grande vitesse classique. Les Allemands sont pour l’instant contre et risquent de perdre le marché (China Daily du 27 juin).
Un aller coûte 40 RMB (l’équivalent de 4 euros) en classe économique et 80 RMB en classe « VIP ». Nous sommes curieusement les seuls occidentaux à emprunter le train. Nous sommes accueillis par des hôtesses souriantes. Des chinois nous demandent de poser avec eux pour une photo souvenir. Nous pénétrons dans le wagon de queue. Les portes se referment. La sensation est curieuse. On a l’impression de prendre le Space Mountain à Disneyland.
Le Maglev nous conduit à la station Longyang où nous empruntons la correspondance pour la ligne 2 direction Henan Road. Notre hôtel se trouve à 300 mètres.
Nous avons choisi de nous installer au Peace Hotel, édifice des années 30 style Chicago construit par Victor Sassoon. Cet établissement est décrit comme un hôtel mythique. Lors de la réservation, nous avions le choix entre le « north » et le « south » building. J’ai choisi le south. Perdu, car c’est maintenant une annexe (bâtie 20 ans plus tôt) du bâtiment nord de l’autre côté de Nanjing Donglu. Cependant, pas trop de regrets. La chambre est spacieuse et vraiment décorée avec goût. Nous déballons nos affaires et sortons enfin Monsieur Lapin et Jim.
Après une petite sieste salvatrice, nous décidons de prendre la promenade longeant le fleuve Huangpu. Face à nous, Pudong, « La Défense » de Shanghai, avec ses célèbres tours. Nous nous engouffrons ensuite rue de Nankin et sommes arrêtés tous les deux mètres par des Shanghaiens nous proposant tout d’abord des Rolex, des DVDs, des sacs Vuitton, puis des « body massages » et enfin des putes.
Il est fort regrettable que je ne sache pas dire en chinois « non merci de toutes les façons j’aime la bite cela ne sert à rien d’insister ».
Retour à l’hôtel avant de repartir dîner. La nuit est tombée. Nanjing Road ressemble à Time Square. Des publicités gigantesques clignotent de part et d’autre de l’avenue. Les marchands à la sauvette sont toujours présents et nous tombent encore dessus.
Nous tentons un Ajisen Ramen, une chaîne de restaurants spécialiste des soupes de nouilles et autres brochettes. Nous choisissons un menu spécial « chichi en fusion ». Une soupe de nouilles et de bœuf très épicée. Vraiment délicieuse. Nous repassons par le bâtiment nord de notre hôtel et montons sur la terrasse qui domine la ville. Face à nous, Pudong scitille.
L’ « Oriental Pearl Tower » est l’édifice le plus clinquant. Située dans un coude du Huangpu et dans le prolongement de Nanjing Lu, cette tour est devenue le symbole de la ville. Elle est constituée d’un empilement de sphères et ressemble à une fusée prête à décoller. Un peu plus au sud, l’Aurora building se transforme en écran géant. Une autre vision de la ville s’offre à nous.
Le réveil est brutal. « House keepin’ », « House keepin’ ». Bordel, il est plus de 10h00, on frappe à la porte pour faire la chambre et nous avons raté le petit-déjeuner. J’enfile rapidement mes baskets et un short et descend faire mon jogging. Deux solutions. Se taper le tapis de course et se la jouer à la Nono dans la salle de Gym de l’hôtel ou trouver un parcours sympathique. Je me décide à parcourir la promenade longeant le fleuve Huangpu. La chaleur est étouffante et je suis le seul débile à courir. D’un côté, le Bund, de l’autre côté Pudong. Le Bund (terme signifiant « quai établi sur une berge boueuse ») est un quartier qui a tout d’abord été investi par les firmes et les clubs dans les années trente. On y trouve de magnifiques façades type Chicago et les sièges de grandes banques. La promenade est longue d’environ deux kilomètres, du pont Waibaidu jusqu’à Jinling Donglu où il est possible d’embarquer pour une croisière sur le fleuve. De l’autre côté, Pudong s’étend sur plus de 500 km2 et fait figure d’Eldorado du nouveau capitalisme à la chinoise.
Je remonte à l’hôtel et nous décidons de visiter la vieille ville, située au sud de notre hôtel. Nous prenons à nouveau Nanjing Lu et descendons Henan pour nous rendre au City God Temple. C’est donc le temple du Dieu de la ville. Les fidèles saluent des répliques de Bouddha et allument des bâtonnets d’encens. L’endroit est plaisant mais ne présente rien d’exceptionnel.
Le Yu Garden se trouve collé au mur sud du temple. Pan Yunduan, gouverneur du Sichuan, fit aménager pour son père ce jardin de la joie dans la seconde moitié du XVIeme siècle. Jardin de rochers (les chinois adorent les rochers aux formes rigolotes), étang rappelant mers et lacs, cours d’eau, bonzaïs, on retrouve tous les éléments qui doivent figurer dans le jardin d’un lettré.
On passe de pagode en pagode par les petits chemins. Les toits sont ornés de magnifiques sculptures d’animaux ou de dragons. Nous empruntons ensuite un pont aux neuf zigzags (construit pour désorienter les mauvais génies qui ne connaissent que la ligne droite) et faisons une pause dans la Huxinting Tea House. Une hôtesse nous propose de participer à une cérémonie du thé. L’endroit est très touristique (en même temps ça tombe bien, nous sommes des touristes) mais nous acceptons volontiers, car nous adorons ces cérémonies. On nous propose un délicieux thé au litchi et un autre au jasmin. Rhalala que c’était bon.
Plein de courage, nous descendons encore plus au sud et traversons la vieille ville. Le contraste est saisissant. On passe du cliquant de Nanjing Lu à un gigantesque bidonville. C’est tout le contraste de la ville. Nous avions déjà rencontré ce genre d’endroit à Pékin. On construit de nouveau quartier avec des tours les plus hautes possible, on rase les vieilles maisons et les pauvres sont exportés en périphérie. D’un autre côté, les conditions de vie sont extrêmement difficiles et certains habitants vivent dans l’insalubrité la plus totale. Ils échangent facilement leur vieille maison sans confort pour un appartement avec eau courante, sanitaires et climatisation en lointaine banlieue. De toutes les façons, l’Etat ne fait rien pour rénover ces quartiers. Mais est-il vraiment possible de rénover ces habitations au bord de l’effondrement ?
Nous allons jusqu’à Dongjiadu Lu puis remontons Zhonghua Lu jusqu’au temple de Confucius. Ce temple se trouve sur Wenmiao Lu. On y trouve de nombreuses boutiques vendant des peluches géantes. C’est la rue des jouets. Le temple est une succession de vastes cours et de salles protégées de l’agitation du quartier par de hauts murs. C’est un havre de paix. Devant le pavillon principal au fond du temple, les passants accrochent des prières sur les branches des arbres.
Nous avions déjà vu cela sur l’île des hortensias dans le parc Beihai à Beijing.
Nous continuons sur Zhonghua, bifurquons sur la rue du Tibet et pénétrons dans le marché aux animaux. On y trouve de tout. Chiens, chats, criquets (je ne pensais vraiment pas que ces bestioles étaient aussi grosses, bien plus grosses que mon pouce), perroquets.
Nous finissons par prendre le métro à la station Huang Pi après avoir acheté un succulent pain fourré haricot rouge chez Yamazaki. Tiens, des Chinois portent le maillot de Thierry henry. Nous avons certainement gagné le match contre l’Espagne.
Tout comme Cécilou enceinte jusqu’aux dents, nous avons les phalanges des mains et des pieds en forme de saucisse cocktail.
Avion, chaleur et humidité, le mélange fatal.
Je suppose que ca ne doit pas etre facile de mettre des photos. Mais tu racontes tellement bien qu’on voit quand meme les images.
Je vais voir a Belleville si un chinois peut traduire la phrase « non merci, de toutes les facons, etc… » et je t’envoie la traduction phonetique…
Bisous a tous les deux
PS : Dois-je comprendre que Jim a voyage en soute ?
:jittery_tb: Dire que je voyais tous cela il y a 4 mois! Dingue comme je retrouve tout. Pas besoin de photo pour moi! :thumbup_tb:
Note: il faut absolument monter a l’etage panoramique de la tour JinMao (la plus grande, pas la oriental pearl), ou, si vous avez les moyens, manger au resto situe au 87??ᬨ? etage. Absolument magique, absolument indispensable! :bye_tb:
les sacs Vuitton sont a combien parce que moi ca m’interesse, ici meme avec les soldes be heu….c’est cher….
Tu racontes bien un vrai guide bleu hachette
Je vous fais confiance pour matraquer de photos….
J’ai l’impression que vous vous regaler en plus! Allez, cette annee vous tenter les brochettesde criquets…
Et au fait…c’est qui Jim?!?!!!!!….le fils cache de Mr Lapinou…
On vous embrasse!……et……LOOK-A-LOOK !
@ Traou: Impossible d’uploader les images. Je ferai ca en rentrant. Jim a voyage en first class avec Lapin. Je crois qu’ils vivent une love affair tous les deux. Son maillot de bain a fondu car il fait tres chaud et humide ici. Il est considere comme objet pornographique, surtout dans les temples.
@ Rouge Cerise: Nous allons certainement y aller demain. Je suis certain que l’endroit est comme tu le dis magique. Tu as vraiment du vivre une super experience ici!
@ Queen: On trouve de tout ici. Du polo Ralph L a 20 RMB (2 euros) aux Puma’s a 60 RMB. Si po che’l my friend.
@ Cecilou: Grace a toi, je suis un as. La cravate, c’est 5 RMB ou rien (j’ai honte quand meme…enfin Snooze a honte, pas moi :blush_tb:). Nous sommes tombes sur le look-a-look market, genre rue de la soie a Beijing mais en total hystero :jittery_tb:
Pour Jim,visite le site de Traou. Lapin a un nouveau copain!