Hypocondrie: nom féminin. Inquiétude permanente concernant la santé, l’état et le fonctionnement de ses organes, provoquée par un trouble psychique bénin (anxiété, par exemple) ou grave (psychose, par exemple).

Crétin, crétine: adjectif et nom (forme dialectale et péjorative du latin christianus, chrétien). (i) Sujet atteint de myxœdème endémique. (ii) Familier. Stupide, idiot : Quel crétin !

Arnaquer: verbe transitif. Conjugaison de arnaquer (forme picarde de harnacher, accoutrer, travestir). Populaire. Escroquer, voler, duper : Arnaquer un client. Arrêter, appréhender : Se faire arnaquer après un hold-up.

Société: nom féminin (latin societas). (i) Ensemble d’êtres humains vivant en groupe organisé : Les hommes vivent en société. (ii) Milieu humain dans lequel quelqu’un vit, caractérisé par ses institutions, ses lois, ses règles : Les conflits entre l’individu et la société. (iii) Tout groupe social formé de personnes qui se réunissent pour une activité ou des intérêts communs : Une société brillante entourait le nouvel élu. (iv) Droit: Contrat par lequel deux ou plusieurs personnes mettent en commun soit des biens, soit leur activité en vue de réaliser des bénéfices qui seront ensuite partagés entre elles ou pour profiter d’une économie ; personne morale née de ce contrat.

Naïveté: nom féminin (de naïf): (i) Simplicité et ingénuité de quelqu’un qui exprime naturellement et avec confiance ses sentiments : La naïveté d’un enfant. (ii) Crédulité de quelqu’un qui résulte de l’inexpérience, de trop de confiance allant jusqu’au ridicule : Se moquer de la naïveté d’un camarade. (iii) Parole, acte, remarque qui marque l’excès de confiance, l’irréflexion : Exprimer des naïvetés.

J’ai toujours eu un rapport particulier avec la maladie. Souhaitant être parfaitement protégé en cas de pépin(s), j’ai naturellement souscris une mutuelle complémentaire, mais également une surcomplémentaire. Les règles de prise en charge et de remboursement étant trop compliquées pour le simplet que je suis, je n’ai jamais eu recours aux services proposés par ma surcomplémentaire. Je me suis donc récemment aperçu que je réglais à la société « SuisseVie » plus de 35 euros tous les mois depuis plus de six ans pour pas grand chose. La date anniversaire de mon contrat arrivant à grands pas, je me suis donc empressé de contacter le gentil conseillé en charge de mon dossier et lui ai demandé la résiliation de mon contrat.

L’accès au dit conseillé s’apparente à l’ascension du mont Golgotha. Premier conseil: Ne surtout pas abattre ses cartes dès le début de l’appel. Une voix préenregistrée vous indiquera alors que tous les conseillés sont en ligne et qu’il faut renouveler l’appel. Après avoir appuyé à de nombreuses reprises sur la touche étoile, il faut simplement mentionner que l’on souhaite modifier le contrat (ce qui n’est pas faux). J’ai finalement été mis en ligne avec un agent. Il m’a indiqué que ma résiliation ne pouvait être prise en compte car si je souhaitais mettre fin à mon contrat, je devais le faire deux mois avant la date anniversaire. Oui, ma demande arrivait trop tard. En résumé, je devais encore régler 35 euros par mois jusqu’au mois de février 2011.

Bande de maquereaux.

Qu’importe. J’ai demandé à résilier mon contrat après janvier 2011. C’était également impossible, la demande devant être envoyée quelques jours avant la date limite. Pour mettre fin à mon contrat, je devais en faire la demande un jour de pleine lune, entre 14h00 et 17h00, entre le 17 et le 23 octobre, uniquement si Saturne était aligné sur Mars et Pluton. Allo Sigmund?

J’ai bien naturellement déversé mon fiel sur mon interlocuteur en le menaçant de me faire refaire en intégralité toutes mes ratiches et quinze paires de lunettes. L’année de cotisation supplémentaire allait couter très cher à sa société. Il m’a juste répondu que ce paramètre n’entrait pas en compte pour une éventuelle résiliation.

J’ai ensuite eu un flash. :bye_tb:

Quadricolore.

Mon ami Frédéric m’avait parlé quelques mois auparavant de la loi Chatel, loi qui permettait de résilier tout contrat après réception d’un échéancier. Monsieur SuisseVie m’a péniblement confirmé que je pouvais me servir de cette loi pour mettre fin à notre union. Il suffisait de mentionner les deux mots magiques, i.e. « Loi Chatel », dans un courrier recommandé envoyé dans les vingt jours suivant la date d’envoi de l’échéancier.

Ainsi, après l’article L. 113-15 du code des assurances, il est inséré un article L. 113-15-1 ainsi rédigé :

« Art. L. 113-15-1. – Pour les contrats à tacite reconduction couvrant les personnes physiques en dehors de leurs activités professionnelles, la date limite d’exercice par l’assuré du droit à dénonciation du contrat doit être rappelée avec chaque avis d’échéance annuelle de prime ou de cotisation. Lorsque cet avis lui est adressé moins de quinze jours avant cette date, ou lorsqu’il lui est adressé après cette date, l’assuré est informé avec cet avis qu’il dispose d’un délai de vingt jours suivant la date d’envoi de cet avis pour dénoncer la reconduction du contrat. Dans ce cas, le délai de dénonciation court à partir de la date figurant sur le cachet de la poste. »

Des articles similaires sont consacrés à la résiliation des contrats des opérateurs de téléphonie et/ou média. Il est ainsi possible de résilier avant échéance un abonnement à la téléphonie mobile courant sur 24 mois.

Une telle disposition permet de rétablir le très fragile équilibre entre consommateur et société. Avant l’ajout de cet article, la loi semblait systématiquement en défaveur du consommateur. Je m’en suis malheureusement aperçu lorsque mon ancien assureur a sauvagement résilié mon contrat, considérant que mon appartement était à risque. J’avais alors été l’innocente victime de trois dégâts des eaux causés par ma connasse de voisine. Responsable ou pas, même combat. Se réassurer après la résiliation de son contrat par une compagnie d’assurance est quasiment impossible sans payer une prime monstrueuse. Tout les nouveaux contrats mentionnent en tout petit petit petit en bout de page que le demandeur d’une nouvelle assurance habitation ne doit pas avoir eu plus de deux dégâts dans l’année et surtout ne pas s’être fait viré par son précédent assureur.

Les produits de consommation courante ne dérogent pas à la règle. La FNAC ou Monoprix proposent en permanence des promotions comme « deux achetés un gratuit ». La mention indiquant qu’il faut être titulaire de la carte du magasin pour pouvoir bénéficier de ces offres est généralement masquée ou écrite en nanopolice. La surprise arrive en caisse. Même punition pour les offres des opérateurs téléphoniques qui proposent généralement de rembourser 80 ou 100 euros pour la souscription d’un abonnement. Il suffit juste de renvoyer en temps et en heure une multitude de preuves d’achat (facture, ticket, code barre, bon de livraison). Concrètement, il manque toujours quelque chose ou le courrier se perd miraculeusement. Nespresso est un pro dans ce domaine. Je n’aborde pas le domaine de l’alimentaire ou même de l’immobilier, trop de choses à raconter.

En résumé, tout est conçu pour à la fois (i) surconsommer et (ii) piéger l’acheteur qui devient de facto schizophrène. On se ainsi rend facilement compte à quel point la société actuelle est agressive. Les commerciaux ne franchissent bien évidement jamais juridiquement/réglementairement l’étroite frontière séparant arnaque et vente, même si certaines sociétés se font fréquemment prendre les mains dans le pot de confiture.

Tout n’est question que de vigilance, mais c’est vraiment très épuisant au quotidien, si si. :annoyed_tb: