Nous avions décidé de passer la journée sur La Digue. Nous souhaitions nous rendre à Anse source d’argent. Les habitants de l’île racontaient fièrement que cette plage était la plus belle du monde. Avant d’atteindre l’endroit paradisiaque, il fallait traverser une réserve. On y trouvait une cocoteraie, mais également un refuge pour tortues centenaires. Nous étions seuls au monde. Soudain, nous avons entendu des cris, des chants, de la musique. Des dizaines de personnes étaient vêtues de t-shirts rouges. Elles dansaient et buvaient du rhum et de la bière sous le soleil de midi. Les cadavres de bouteille jonchaient le sol. Elles criaient « asirans sesel », l’assurance Seychelles. Elles participaient toutes à un meeting organisé par le parti au pouvoir, le SPPF. Des élections législatives anticipées étaient prévues la semaine suivante. Pour la première fois, le parti au pouvoir se sentait en danger. Il fallait mobiliser les foules. Offrir de l’alcool et de la nourriture. Acheter et hypnotiser les votants. Montrer que le SPPF était la meilleure alternative pour la république.
Nous avions déjà séjourné au paradis l’année précédente. Lorsque l’on met les pieds suer l’archipel, le reste semble fade. Les habitants sont d’une extrême gentillesse. Les côtes sont sauvages. L’ensemble n’a pas été donné en pâtures aux promoteurs. On passe de plage en plage. Toutes sont différentes. L’eau est transparente. On se baigne dans un aquarium. Il n’y a pas de grandes villes. La république des Seychelles est démocratique. C’est ce que l’on pense. C’est ce que l’on veut croire. En discutant avec nos hôtes, nous nous sommes vite aperçus que ce n’était pas aussi simple. La république était celle d’un homme. En 1977, France-Albert René mena coup d’État. Le parlement fut dissout, la constitution suspendue. La nouvelle république était socialiste. Le Front Progressiste du Peuple Seychellois, parti unique, était au pouvoir. Seul candidat aux élections présidentielles, France-Albert était toujours au pouvoir.
Après avoir passé la journée sur l’île, nous rentrions sur Praslin. Le bateau était plein. Le soleil plongeait dans l’océan indien. Les côtes étaient dorées. Nous étions entourés par les rouges, supporters du parti au pouvoir. Ils continuaient à danser, à chanter, à boire. Ils étaient tous bourrés. J’avais mon caméscope à la main. Ma voisine voulait que je la filme. Elle voulait que je prenne une photographie d’elle. Elle s’appelait Marie-Valentine. Elle souhaitait que je lui envoie la photo. C’était simple. Il suffisait de poster une lettre à l’adresse suivante :
Marie Valentine, Anse Volbert, Praslin, Seychelles
Nous avons croisé un autre bateau. Il partait en direction de la digue. Il était rempli de verts. Les rouges se sont rapidement dirigés à bâbord pour insulter les verts. L’embarcation était maintenant loin. Tous ont repris leurs chants et leurs bouteilles de bière.
Les personnes que nous avions rencontrées espéraient toutes que le parti au pouvoir allait perdre. C’était certain. Le peuple allait voter massivement contre. Contre cette république bananière, contre les trafics, contre les disparitions.
France-Albert René quitta finalement la présidence en 2004 pour raisons de santé. James Michel est depuis cette date le Président de la République, chef du gouvernement en charge de la défense, de la police, de l’intérieur, de la justice, des finances, et administrateur de la principale société seychelloise d’import-export.
C’est vrai que c’est le paradis terrestre, et j’ai trouve les habitants d’une beaute certaine. mon voyage a eu lieu en dec 2004,( mahe praslin) pour le boulot car comme tu l’as dit je suis une povresse, alors me payer le voyage. Je retournerai la bas avec ma fille c’est sur, peut etre que j’epouserai le charmant rasta rencontre sur la plage de Beauvallon.