Ma grand-mère ne cesse de me le répéter. On ne meurt jamais en l’air, on meurt toujours en bas. Même à quatre vingt dix sept ans, elle adore prendre l’avion et ne se pose aucune question existentielle en bouclant sa ceinture. Sa théorie est charmante. En pratique, si l’avion explose ou se disloque, le joyeux passager a de fortes chances d’y rester à haute altitude. Et finir ses jours au sein d’une communauté de survivants au beau milieu de l’océan pacifique n’est que pure fiction. Même si je ne compte plus mes heures de vol depuis longtemps, j’ai curieusement toujours peur de prendre l’avion. Les petits trajets sont plus problématiques car je ne peux pas me shooter. Lorsque j’emprunte un long courrier, je m’installe confortablement, pose un masque sur mes yeux, me bouche les oreilles et avale un bon gros somnifère des familles. Je me réveille généralement quelques minutes avant l’atterrissage, le coussin plein de bave, après avoir dormi comme un bébé.
Les derniers vols ont été cocasses. Beaucoup de passagers ont été naturellement traumatisés par le vol Rio-Paris et sont devenus extrêmement sensibles aux turbulences. Les derniers Paris-Londres furent Rock’n Roll. Des passagers hurlaient à la mort à chaque secousse contaminant instantanément le reste de la cabine. Les hôtesses et stewards ne pouvaient rien faire pour rassurer la clientèle angoissée. On sentait même que le personnel de bord n’était pas spécialement confiant. Le serpent se mors la queue. Les gens deviennent plus agressifs, le ton monte entre les passagers et les représentants de la compagnie. C’est la fête du slip à 10.000 pieds. Je me souviens particulièrement de deux vols mémorables: (i) Un Paris-New-York ou, après une très légère dépressurisation, tous les masques à oxygène sont tombés sur la tête des passagers quelques minutes avant l’atterrissage, et (ii) un vol Istanbul-Paris de nuit en plein orage ou les lumières de la cabine sont restées éteintes pendant plusieurs minutes, le seul éclairage provenant des éclairs à l’extérieur de l’appareil. Depuis cette malheureuse expérience (jeune étudiant un peu fauché, courageux et téméraire, expérimentant une compagnie exotique), je reste très fidèle à notre compagnie nationale qui reste l’une des meilleures et des plus sûres au monde. Même si.
Même si, oui même s’il est beaucoup plus risqué de traverser Paris que l’Atlantique comme le rappelait récemment l’Express. Ainsi le risque de décès sur la base de 100 millions de passagers par kilomètre transporté est-il de 13.8 pour un motard, et de 0.035 pour l’avion. Un motard a donc près de 400 fois plus de risques de perdre la vie qu’un passager aérien. Même chose pour le vélo. En empruntant tous les jours ma bicyclette pour me rendre au travail, je prends 150 fois plus de risques qu’en empruntant l’avion pour me rendre à Londres ou à Berlin. Plusieurs facteurs sont bien entendu à prendre en compte:
Le choix de la compagnie aérienne est primordial. Près de deux cents compagnies aériennes figurent sur une liste noire disponible à cette adresse. On évitera donc « Busy Bee Congo », « Paramount Airlines » et « Galaxy Kavatsi » avec une mention spéciale à la République Démocratique du Congo, à la République d’Indonésie et au Kazakhstan cher à Borat. Le risque n’est généralement pas pris en empruntant une compagnie décollant de l’union Européenne mais en empruntant une nouvelle compagnie après une correspondance. En général, les compagnies ayant reçu l’aval de l’IATA (International air transport association) via le label de sécurité Iosa (Iata operational safety audit) valide pour une durée de deux ans) doivent contrôler leurs appareils après 300 heures de vol, puis après 4000 heures, et 24.000 heures. De plus, des inspections surprises sont continuellement programmées par la direction de l’aviation civile. Après, tout reste une question de confort. Accès ou pas aux salons proposés par les compagnies, qualité de la restauration, horaires de départ et d’arrivée, facilités d’enregistrement, aéroport, vol direct ou correspondance, poids autorisé, et programme de fidélité. Je reste intimement persuadé que le prix le plus bas n’est pas forcement le meilleur marché, sauf à vol équivalent. Oui, j’aime Air Fabrice Ltd.
Autre facteur à prendre en compte, l’aéroport. Tous les aéroports n’ont pas bonne réputation. Atterrir et décoller de La Paz, Quito ou Tenerife reste un exploit sportif. En Europe, l’Italie reste le point noir des pilotes. Bologne, Catane, Gênes, Lamedusa, Milan, Naples, Palerme, Pise, Rome, Turin, Venise et Vérone n’ont pas bonne presse. Ce paramètre est d’importance car l’erreur humaine est responsable de près de 70 % des accidents. Enfin, contrairement aux idées reçues, la phase de croisière n’est pas la plus risquée. Si elle correspond en moyenne à 60% du temps de vol, moins de 5% des accidents lui sont imputables, le risque étant concentré entre la descente et l’atterrissage, avec plus de 60 % des accidents pour 25 % de durée de vol moyenne. En résumé, on ne commence à serrer les fesses uniquement que quand la gentille hôtesse demande de relever les tablettes et de boucler sa ceinture. Cela peut également être le bazar quelques minutes avant le décollage, comme le montre l’incident qui a eu lieu ce mercredi avec la compagnie low cost Vueling. Enfin, la légende voudrait que les places économiques soient plus sûres que les places affaire en cas de crash. Et la marmotte met aussi le chocolat dans le papier aluminium.
On prend également des risques à systématiquement enlever sa ceinture. Les passagers du vol Rio-Houston en savent quelque chose.
Dernier truc. Sourire et rester très poli, à la limite du lèche cul, avec le personnel au sol lors de l’enregistrement des bagages. Cela augmente la probabilité d’être surclassé en cas de surbooking. On peut éventuellement feinter un malaise vagal.
La probabilité de se voir proposer un hélicoptère est toutefois extrêmement faible. :dunce_tb:
j’ai toujours pensé qu’il n’y avait finalement que 3 moments critiques en avion : le décollage, le vol et l’atterrissage.
Sorti de là, y’a pas de vrai problème. :bye_tb:
La phase la plus critique est le décollage car en cas de couille, l’avion étant plus lourd et ayant moins d’altitude, le pilote a plus de difficulté à manoeuvrer l’engin qui peut décrocher plus vite et quand ça décroche au décollage, c’est le crash boom assuré ! N’empêche, combien elle t’a payé Queeny Fab pour que tu lui fasse une telle pub ;-)))
Tant que les hotesses ne courent pas en tous sens dans les travées seins nus, je considère qu’il n’y a pas de problème…
Quand j’étais gamin, je n’avais aucune appréhension à prendre l’avion (Paris-Berlin, Paris-Le Caire, Paris-Athenes, etc…) En grandissant et en prenant conscience des possibilités d’accidents, j’ai eu un peu plus peur. Mais uniquement au décollage et pas pendant longtemps. Après, c’est tellement beau que je ne pense pas aux problèmes possibles.
la compagnie qui permet de passer de Mayotte à La Grande Comores est poétiquement appelée par ses usagers « air peut-être »: peut-être à l’heure, peut-être pas, décollera peut-être, peut-être pas etc… rassurant, non?
Je n’ai jamais pris l’avion. Jusqu’ici, les destinations qui m’ont charmé ont été accessibles par voie de terre ou de mer.
Mais pour contrebalancer les discours qui tiennent à adoucir le taux de mortalité par celle du ciel, vu le taux de négligences que le profit fait encourir (ce dont je peux témoigner dans d’autres secteurs) je ne doute pas que le nombre de victimes aériennes ne fera que s’accroître, et rapidement.
A surveiller quand même : la sonde Pitot de Mr et le réacteur de Mme (ou Mr) 😉
Il y a l’aéoport de Nice qui est aussi très sûr mais dont l’approche est très subtile depuis qu’on ne peut plus survoler Monaco!
…ta grand mère a bien sa carte « Voler Bleu », dit? :king_tb:
copuler en avion : un de mes fantasmes … :thumbup_tb:
Impossible de répondre-stop- coincé en Correze sans Internet – stop – juste réseau edge – stop. Stop.
L’un de mes plus grands fou rire en avion s’est produit lors d’un atterrissage à bord d’une navette de Roissy pour le sud de la France (mon Fabounet je t’adore)
Phase atterrissage, tout le monde range ses papiers, son journal dans un mimétisme sidérant. Lorsque soudain le pilote remet les gaz à fond les manettes, l’avion se redresse d’un coup et reprend de l’altitude alors qu’on n’était même pas à 5 mètres du sol. Les sourires des commerciaux et autres consultants cravatés restent coincés en arrière gorge. Pour ma part c’est pas tout de suite que j’ai rigolé… C’est qu’en l’hôtesse de l’air accroché à son chignon, hilare déclare dans le micro que le pilote va tenter un deuxième atterrissage mais dans l’autre sens (il y avait du vent)
… « tenter » ce verbe je sais le conjuguer depuis à tous les temps de l’indicatif, au futur, au subjonctif, et au conditionnel.
Connasse! :annoyed_tb:
Il est vrai que pour te rendre à Bort tu ne prends pas l’avion :clap_tb: mais hélas même le train n’y va plus hélas et l’ X2800 bleu qui démarrait de Neussargues pour Bort appartient bien au passé :thumbdown_tb:
Tu as sûrement raison pour Air France et d’ailleurs je pense comme toi même si je considère parfaitement lamentable ce qui s’est passé lors de mon retour Csablanca-Paris au mois de juillet. J’en reparlerai photos à l’appui.
Je lance avec un jour de retard la nouvelle !
Bon anniversaire beau gosse 🙂
PS : tu n’écoutes pas tes messages sur ton portable ???
« Le serpent qui se mors la queue » c’est roidetrefle en vol…?