Rome, l’unique objet de mon ressentiment !
Rome, à qui vient ton bras d’immoler mon amant !
Rome qui t’a vu naître, et que ton coeur adore !
Rome enfin que je hais parce qu’elle t’honore !

Non, je ne vais pas me la jouer Camille la Romaine. Je pourrais éventuellement présenter Rome façon carte postale, en écrivant que cette ville est la plus belle du monde (ce qui est vrai), que le Vatican est somptueux, la Rome antique splendide et que rentrer à Paris est un supplice. Le centre historique, dominé par les sept fameuses collines, est un musée à ciel ouvert. La première visite est toujours émouvante. Les sites sont connus et reconnus. Passer de la place d’Espagne au palais Farnèse est un régal pour les yeux. Côté gastronomie, le pire des restaurants ultra touristiques proposera toujours le meilleur des Tiramisu. Prendre un plat de Tonnarelli accompagné de vin pétillant sur la place du panthéon en fin de soirée, le tout en écoutant un air d’opéra, ça c’est la dolce vita.

Je pourrais conseiller de prendre un billet pour la collection du Palazzo dei Conservatori en fin d’après-midi, et de profiter de la visite pour se rendre sur la cafétéria, située sur une terrasse avec orangers et vue sur l’ensemble des coupoles de la ville. Ne pas trainer car une autre surprise attend le visiteur averti. Un passage souterrain vers le palais voisin permet au passage d’admirer l’original de la statue équestre de Marc-Aurèle, la louve et les ruines du temple de Jupiter Capitolin. Dans le souterrain, un couloir en montée permet d’accéder à un balcon qui surplombe le forum républicain. Certainement l’un des plus beaux endroits du monde. Je pourrais enfin donner l’adresse d’un des meilleurs restaurants, restaurant qui nous a servi de cantine pendant notre séjour. Je pourrais surtout détailler mon week-end, façon « off ».

Après avoir constaté qu’Air Fabrice se transformait en compagnie low cost pour ses vols européens pour l’enregistrement des bagages, j’ai surpris une personne âgée sortir à poil des toilettes et montrer ses fesses toutes molles à une partie du salon. La durée de vol ne dépasse pas deux heures. A l’arrivée, le touriste est invité à emprunter un train express pour se rendre au centre ville. Le train, qui ressemble à un vieux corail des années soixante-dix, est non climatisé et mijote au soleil avant de partir. Un quatuor d’américains à sauté dans le train avant de prendre ses billets, pensant pouvoir en acheter directement auprès du contrôleur. Peine perdue. Le tarif est subitement passé de 11 à 61 euros. Refusant de payer, le contrôleur a appelé la police chargée de les cueillir à la sortir. Ambiance. Tout comme la chapelle Sixtine, la fontaine de Trévi est un endroit merveilleux (voir photographie ci-dessus). Cependant, les coulisses sont bien moins sexy (voir photographies ci-dessous). Il y a toujours une conne pour flinguer les photographies que vous tentez désespérément de prendre et il y a plus de monde au mètre carré que sur la ligne 13 de la RATP un matin en semaine, même à deux heures du matin. Sans compter sur les nombreux touristes portant un masque pour ne pas attraper la grippe porcine. Plus crétin anxiogène tu meurs.

Les hommes italiens sont craquants. Ce sont également de vraies pétasses pour qui la fringue est essentielle. Ils sont nombreux à se balader avec d’énormes sacs GucciPrada bien clinquants sous les bras. Nous avons également vu les chaussures de Gabriella Solis, des filles vraiment très vulgaires et beaucoup de gentils pédés. Le Vatican est interdit aux femmes ayant perdu une jambe et un morceau de bras et j’ai oublié Auguste Lapin à Paris. J’aurais pu m’amuser avec Photoshop et trafiquer une photographie. J’aurais également pu acheter un autre lapin, le prénommer Augusto et le prendre un peu partout en photographie.

Oui, oui, j’aurais pu.