Le temps était pourri. Et quand le temps est pourri, on passe son temps dans les musées, à l’opéra, au cinéma, ou à faire du shoping. Ce fut donc la journée musées. Début classique : réveil trop précoce, footing, petit-déjeuner et télévision. Ce n’est pas encore l’heure des feux de l’amour mais l’heure de « qui veut gagner des millions ». La présentatrice est bien plus sexy que le présentateur français.
Réponse D sans appeler un ami. Une autre question? Encore la réponse D. C’est mon dernier mot. Ouhaaa! J’ai gagne 25.000 $.
Je passe acheter le journal comme tous les jours. Hourra, la France gagne une page dans le « San Francisco Chronicle ». C’est bien mieux qu’hier. Nous assistons à notre première arrestation musclée de sans-abris avant de nous rendre au SFMOMA, le musée d’art moderne de la ville.
C’est souvent dans les villes de taille moyenne que l’on a les meilleures surprises. C’est le cas ici. Comme souvent (MOMA de NY, Guggenheim), le bâtiment est une œuvre d’art construite autour des collections.
La richesse des expositions est impressionnante. Les peintures sont situées au premier étage. Matisse, Derain, Mondrian, van Dongen, Picasso. Que du beau monde. Arrrgh, un magnifique Rothko (No 14). Orgasme cosmique.
Nous nous sommes ensuite dirigés vers le Golden Gate Park. Ce grand parc ressemble à « Central Park » en bien plus propre et plus entretenu. D’après les guides, les paysagistes voulurent faire mieux que le bois de Boulogne et plantèrent un million d’arbres. On y trouve de nombreux bâtiments dont les magnifiques serres du jardin botanique. C’est un endroit de promenade. On y fait également du sport.
Après un bref passage par le jardin japonais et une dégustation de thé au jasmin (qui était bien moins bon que celui bu à Pékin chez notre petite marchande de thé), nous avons pénétré dans l’impressionnant « de Young museum », le « Met » local, situé au centre du parc.
Ce musée était fermé depuis 5 ans et a rouvert ses portes il y a moins d’un mois, dans de nouveaux locaux conçus par les architectes suisses Jacques Herzog et Pierre de Meuron, lauréats du prix Pritzker en 2001. On doit notamment à ces deux architectes la « Tate Modern » de Londres. Le «de Young » abrite sur deux niveaux des collections très diverses allant de l’Afrique au contemporain, en passant par les Amériques. Mention spéciale à la grande salle dédiée aux îles du Pacifique. Le sous-sol est consacré aux expositions non permanentes.
J’y ai retrouvé ma connasse de voisine…grosse connasse de voisine.
…et son idiot de copain.
C’est un magnifique endroit crée pour les amateurs d’art migraineux. Les lumières sont douces et tamisées. Le bois est présent partout.
C’est un pur bonheur de passer de salle en salle même si le mélange des genres peut paraître surprenant. Les bâtiments d’origine, de style « égyptien », gravement endommagés par un tremblement de terre en 1989, ont été rasés.
Le nouveau bâtiment s’intègre à l’environnement de verdure et à la lumière ambiante, sans éclipser l’art exposé dans les galeries. Le musée est entièrement recouvert de cuivre et la couleur commence légèrement à virer. C’est un bâtiment caméléon. Les architectes ont même pensé à bâtir une tour de 9 étages servant d’observatoire.
Le secteur privé a financé la construction de ce musée municipal de 27 000 m2, qui a coûté 202 millions de dollars. Plus de sept mille donateurs y ont contribué, de 5 dollars à 10 millions de dollars, établissant le record américain de la donation privée à une institution publique. On trouve à l’entrée une longue plaque ou le nom de tous les donateurs est inscrit.
Les plus fortunés ont le droit à leur propre salle, ou à leur nom sur les sièges en bois à l’intérieur.
Nous reprenons un vieux tram pour nous diriger à l’intersection de Market Street et de la 10ème rue. Nous avions repéré un énorme supermarché il y a quelques jours. Et passer du temps dans un pays sans se taper une visite dans un supermarché est pour moi une grosse erreur. J’adore me balader dans les allées remplies de produits inconnus en France. Je suis toujours effaré par la quantité de bouffe proposée aux consommateurs américains. Des centaines de mètres carrés sont consacrés à la junk food.
On peut acheter ses crèmes glacées par pots de 5 litres.
Pour les enfants, des plateaux télé sont disponibles. Nourriture bien équilibrée garantie.
Pour ceux qui aiment la déco, les cierges sont disponibles au rayon Tex-Mex.
Après n’avoir acheté que des choses inutiles, nous partons enfin dîner en empruntant une dernière fois un vieux tram.
Salade de poulet « orientale « et un litre de diet coke. Ce soir, c’est régime.