Les commentaires crétins et haineux ne proviennent pas forcement des lecteurs frustrés de Minute ou de National Hebdo. La preuve. Il y a quelques jours, Libération publiait une dépêche de l’AFP informant qu’une touriste française avait malheureusement été piétinée et in fine tuée par des éléphants en Inde. La dépêche indiquait:

« Une enseignante française à la retraite a été piétinée à mort par des éléphants sauvages au cours d’une randonnée vendredi dans l’État du Tamil Nadu, dans le sud de l’Inde, ont annoncé samedi des responsables de l’administration des forêts. La femme, âgée de 66 ans, et son fils, un ingénieur en informatique de 39 ans, évoluaient dans le massif de Ooti lorsque l’accident s’est produit. Les vacanciers, qui étaient accompagnés par deux guides locaux, ont traversé un troupeau d’éléphants sauvages qui paissaient dans le secteur. La femme s’est approchée pour prendre des photos lorsqu’un éléphant et son petit ont chargé.

L’enseignante et son fils se sont mis à courir mais n’ont pas pu esquiver l’attaque. La femme est décédée pendant son transport à l’hôpital et son fils a été blessé à la jambe, selon ces responsables. Dans une déclaration au journal Hindu, N. Mohanraj, coordinateur de l’organisation de défense de la nature World Wide Fund for Nature a souligné la nécessité de réguler la fréquentation touristique dans les zones sauvages, estimant que les touristes devraient éviter les passages empruntés par les éléphants. »

La situation n’est pas forcement poilante, personne ne rêve de se faire broyer par un pachyderme pendant ses vacances. Vie de merde. Et pourtant, la situation semble amuser certains lecteurs de Libé (voir plus bas).

Nous sommes arrivés quatre jours après l’incident dans l’Etat du Tamil Nadu, État jouxtant le Karnataka à l’Est, dans la réserve ou la pauvre enseignante a vécu ses dernières heures. François et A avaient organisé un petit safari dans cette région, au pays des éléphants, des biches et des tigres (si si, il en reste une cinquantaine dans la région). Nous avons rapidement été informés de la nouvelle et surtout invités à ne pas nous aventurer trop loin des petites maisons qui nous servaient de refuges. Des petites filles du village voisin s’amusaient de notre présence, adoraient se faire prendre en photo et surtout se voir instantanément sur les petits écrans des appareils.

L’animation proposée par des cornacs accompagnés de leurs éléphants (non sauvages) avait été annulée, un éléphant s’étant fait la malle en écrasant au passage une touriste française. L’information différait donc de celle publiée par Libération sur son site internet. Le plus fumant reste à venir. Ainsi, les internautes se sont-ils lâchés en commentant l’article sans jamais être modérés.

Si Greenwarior semble charitable en ayant une pensée pour la famille, il suggère que les (fainéants d’) enseignants (grassement) payés par nos impôts devraient être consignés en France.

Greenwarior récidive en plaisantant. D’après lui, le rugby serait moins dangereux que le tourisme, sauf dans les vestiaires à cause du savon. En plus d’être crétin et populiste, aurait-il quelque chose contre les pédés?

Sophie conseille de son côté de se rendre au zoo plutôt que dans des pays exotiques. Elle est drôle Sophie.

Zousch se lance également dans l’humour.

Perline nous parle des anciennes colonies.

Mais la palme revient à un certain Parvati qui semble se réjouir de la mort de la touriste: « heureusement la nature veille ». La conne a quitté son appartement douillet pour se faire écraser, bien fait pour elle.

Mais que fait la police? :furious_tb:

Nous n’avons finalement vu aucun tigre. Juste quelques singes pouilleux et deux éléphants sauvages qui se sont enfuis en nous voyant. Les cons.

Nous avons gentiment continué notre périple vers Mysore, cité connue pour ses encens, son bois de santal et surtout ses soieries. La ville s’efforce également de devenir le centre international de yoga Ashtanga. Mais le monument le plus célèbre reste le palais du maharajaaaaaaaaa, splendide édifice de style indo-musulman. Comme pour la plupart des édifices publics ou culturels, il est interdit de photographier l’intérieur des bâtiments et les visiteurs sont invités à laisser leurs chaussures à l’entrée. Nous nous sommes ensuite fait prendre par la mousson en sortant du palais. L’eau boueuse est vite montée au niveau de nos chevilles, drainant tout ce que la ville comptait d’ordure(s) et de déchets divers et (a)variés. Nous nous sommes finalement réfugiés sous un porches. Des touristes s’amusaient à marchander des petits serpents en bois sans avoir l’intention d’en acheter. Le vendeur, excédé, a sorti un panier en osier, l’a ouvert, permettant ainsi à un joli cobra (et pas en bois) d’effrayer les touristes et de s’en débarrasser. Faut pas les chercher les Indiens.

Nous avons terminé notre tour du Karnataka en passant par Hassan, en visitant deux superbes temples (Belur et Halebid) et surtout en grimpant au sommet de la Vindhyagiri hill à Sravanabelagola, une colline rocheuse abritant la statue de la divinité Jaïne Gomateshvara, haute de près de 18 mètres et censée être le plus grand monolithe taillé au monde. Il faut également se déchausser au pied de la colline et donc prévoir des chaussettes en cas de forte chaleur afin de ne pas se griller les pieds. Pour 150 roupettes (un peu plus de deux euros), les feignasses peuvent y grimper en empruntant une chaise à porteur.

Même en prenant l’autoroute, il ne faut pas espérer avancer à plus de cinquante kilomètres à l’heure. La conduite est très rythmée, le sport national étant de doubler sans avoir la moindre visibilité.

Nous avons tellement vu de choses en une semaine que nous avions l’impression d’être en Inde depuis un mois. Je n’avais pas eu cette sensation depuis mon premier voyage en Chine. Nos vacances ne faisaient pourtant que de commencer car nous avions déjà prévu de nous rendre à Hampi et de finir notre séjour à Bombay.

Et je restais toujours constipé, même en me léchant les doigts et en buvant lassi sur lassi.

Homophobiiiiie ! :king_tb: