Phonétiquement, cela signifie en dialecte local « fils des poils pubiens de ta mère ».
C’est l’une des rares expression que j’ai pu retenir lorsque je travaillais avec des amis indiens. On peut également transformer le « magané » en « mangané ». On parlera alors de poils pubiens de singe. Pas facile à placer au beau milieu d’un dîner mondain.
Quoi que.
J’ai curieusement mis beaucoup de temps à me rendre en Inde. J’ai pourtant eu la chance de passer quatre délicieuses années au sein d’un laboratoire de recherche en compagnie de Srini, qui a eu à l’époque la gentillesse (et l’inconscience) de m’accueillir dans son équipe. Srini est originaire de Bangalore, en Inde du Sud. Après avoir terminé ses études de vétérinaire, il a choisi la France pour se lancer dans une thèse de sciences. Il a rencontré sa femme, a eu deux enfants et s’est finalement installé à Paris pour poursuivre une brillante carrière de chercheur. Srini a généralement beaucoup de flair. Tous les ans, il s’envole pour l’Inde pour rendre visite à ses proches. Il en profite pour repérer deux ou trois étudiants à fort potentiel qu’il convie à passer une année ou plus au sein de son laboratoire. Ainsi, lorsque j’étais en doctorat, je partageais joyeusement ma paillasse avec deux ou trois Bulgares, un couple d’Israéliens, une Allemande et deux Indiens. La langue officielle était donc l’anglais, ou plutôt l’une de ses formes très internationale. Chacun avait donc une culture différente de celle de son voisin et le laboratoire s’est naturellement révélé être une fantastique école de tolérance et d’acceptation des différences.
A l’époque, mon principal « tuteur » était François. Il était en troisième année de thèse lorsque je suis arrivé en Master de recherche (ex-DEA). Je me suis vite transformé en gros boulet car je ne pouvais m’empêcher de faire conneries sur conneries. Nous avons cependant vite appris à nous apprivoiser et sommes devenus très complices. Je lui dois mon classement en DEA, et donc mon allocation de recherche, ma thèse et in fine mon travail actuel.
En y réfléchissant bien, je lui dois tout.
Quelques années après mon départ, A, originaire de Bangalore, est arrivée au laboratoire pour suivre un master et vient tout juste de soutenir sa thèse. François et A sont tombés amoureux, se sont mariés civilement en France au début du mois de juillet, et ont organisé une seconde cérémonie, cette fois-ci religieuse, à Bangalore, capitale de l’Etat du Karnataka en Inde. Snooze et moi-même avons eu la chance d’y être conviés et n’avons pas hésité un instant à prendre un billet d’avion et à nous envoler pour l’Inde du Sud.
Les mariés et la famille de A avaient tout organisé jusqu’aux moindres petits détails. Un site internet avait été monté et un hôtel réservé à Bangalore. Le père de A, militaire de carrière, avait mis à la disposition des invités français un bus qui nous conduisait aux différentes cérémonies.
Le premier jour fut consacré au shopping. Le mariage s’étalait sur quarante huit heures et la date avait été choisie en fonction des astres. Il nous était proposé de nous habiller à l’indienne pour assister à la cérémonie religieuse. Les femmes devaient naturellement choisir un sari, les hommes une kurta, vêtement traditionnel constituée d’une longue tunique et d’un pantalon cintré au niveau des mollets et un peu bouffant au niveau du bassin. Le lendemain, nous étions conviés à la cérémonie du Mehendi. Le Mehendi est l’art d’appliquer le henné sur les mains et sur les pieds. Il s’agit d’une coutume ancestrale qui représente l’un des seize ornements de la mariée. C’est un peu l’enterrement de vie de jeune fille. Ici, tous les invités, hommes et femmes, avaient été conviés. Quatre femmes réalisaient des dessins sur les mains. A avait déjà les pieds, les mains et les avant-bras peints au henné. Des motifs de fleurs, de fruits, d’animaux et de feuilles étaient réalisés. Il est dit que le marié doit retrouver la trace de son nom dans les arabesques du henné de sa promise. On dit aussi que plus les marques du henné sont foncées, pus le mari et sa famille aimeront la mariée. Note à moi-même. Eviter de se faire peindre la paume droite juste avant de déjeuner, le henné séchant en deux heures et la main servant de couvert.
Le soir du Mehendi se déroulait le Sangeet, la fête la plus festive du mariage. Originellement, seules les femmes participaient à cette cérémonie, mais le concept à évolué aujourd’hui et les hommes comme les femmes sont conviés à la fête, ponctuée par des musiques et des chants traditionnels indiens. François et son amis Mathieu ont joué du violon et de la guitare. Ils ont été rejoints par leur amie Lisa au chant. La quantité de nourriture ingérée pendant ces deux jours fut impressionnante. Si l’on dit communément que tout est bon dans le jambon, on peut également affirmer que tout est bon dans la cuisine (très riche) de l’Inde du sud. Nous avons quasiment été gavés du matin au soir. Attention toutefois aux effets secondaires et au fameux chichi en fusion. Deux repas intrus se sont cependant glissés dans les photographies ci dessous. Le Mac Chicken Maharadja est à tomber par terre.
Si si.
Le lendemain, les femmes se sont levées à cinq heures du matin car elles devaient enfiler et plier correctement leurs saris. Avec l’aide de professionnelles La cérémonie du mariage fut organisée quelques heures plus tard. Elle est principalement inspirée de rituels originaires du Rig Veda, le premier des quatre livres anciens en Sanskrit appelés les Vedas qui forment la base de l’Hindouisme. Aucune idole n’est adorée. L’ensemble des rituels pose les bases d’un code de conduite envers la famille et plus généralement la société. Chaque étape de la cérémonie porte une valeur symbolique et un message spirituel. La cérémonie commence par le Jaimala, au cours duquel les mariés échangent des guirlandes de fleurs. La mariée offre ensuite au marié un mélange de beurre, de miel et de yaourt (Madhuparka). Avant de le manger, le marié l’asperge dans toutes les directions, exprimant ainsi son désir d’offrir l’hospitalité aux invités.
Le père de la mariée met ensuite la main de sa fille sur la main droite du marié, symbolisant ainsi l’union du couple en lui donnant sa bénédiction. Des mantras sont ensuite récités en faisant des offrandes au feu. Une dizaine de cérémonies s’ensuivent alors. Le Saptapadi est considéré comme le rite le plus important. Il légalise le mariage selon la tradition et la coutume hindoue. Les mariés font sept pas en avant, ce qui symbolise le début de leur voyage à travers la vie. Chaque pas symbolise un engagement particulier (force mentale, spirituelle et physique, harmonie, amitié, amour, richesse, enfants, tout ça tout ça). Un prêtre prie ensuite pour la bénédiction du Dieu pour le bien-être des nouveaux mariés et pour leurs invités. Lorsque tout est terminé, les familles et les invités jettent du riz et des fleurs sur le couple. Les invités se joignent ensuite aux mariés qui passent des heures à embrasser les convives et à recevoir de forts jolis cadeaux.
Et hop, tout le monde est reparti pour un déjeuner gargantuesque. Le soir, une dernière sauterie fut organisée. Nous étions cette fois-ci habillés en costumes occidentaux. La réception était très chic. Plus de cinq cents invités étaient attendus. Un podium avait été monté. Il permettait aux invités de se faire prendre en photographie avec les mariés, qui restaient ainsi debout, flashs sur flashs en pleine tronche, alors que tout le monde sirotait sur la pelouse. Les parents de la mariée ont organisé un mariage somptueux, digne des mille et une nuits. Tout le monde est rentré à l’hôtel des étoiles plein les yeux.
Je recherchais toujours de mon côté le dieu qui permettait de lutter contre la constipation passagère.
D’après Srini, il devait bien en exister un. :king_tb:
Le lendemain matin, nous nous levions de très bonne heure car nous devions partir dans les montagnes pour un safari photo au pays des tigres et des éléphants.
Tout un programme.
Oh… Mais tu ressembles à Auguste Lapin sur la dernière photo! Serait-il ton fils?
Bah tiens ! Et la chataigne, c’est la chatte à la voisine…
Ah, ravi d’avoir des nouvelles -)
Huhu, c’est Tintin à Bangalore ??!!
Bon, dès que j’arrête de rigoler, je lis la fin du billet ! :clap_tb:
Tout ça fait rêver!
Quoooooooiiiiiiiiii ?
Coooooooommmmmmment ?
Ce n’est pas un lapin qui tient ce blog ?
Tu es tout simplement magnifique !
Magané? Mais c’est du québécois ça!!!!!! :laugh_tb:
@ Ditom: chut, c’est un secret. :clap_tb:
@ Al West: Ah ben oui. :devil2_tb:
@ Anne: Une nouvelle aventure exclusive. :dunce_tb:
@ BBGS: Mais c’est hélas fini depuis lundi. Bouh. :thumbdown_tb:
@ Cécile de Quoide9: Mais si, mais je bosse de temps en temps pour lui. :blush_tb:
@ Fauvette: Je me pointe habillé comme ça lors du prochain Paris-Carnet. :laugh_tb:
@ Fabulous Fabs: Mon dieu ouiiiiii! :dunce_tb:
Dis dis dis, Chondrounet, tu t’habilles comme ça pour nos épousailles à Vegas ??? s’te plait ….
@Manue: la même tenue en mieux, promis, juré, craché! :thumbup_tb: :thumbup_tb: :thumbup_tb: