Il y a peu de temps je m’amusais à énumérer les meilleurs moments de ma vie. Pas les meilleurs moments. Des instants où j’ai véritablement été heureux. Vidé de toute angoisse ou de peur, flottant sur un petit nuage. Juste bien.
Il y a curieusement le jour de mes trente ans. Mes amis m’avaient monté un anniversaire surprise dans le jardin du Luxembourg. Un gros carton m’attendait sur un banc. Il contenait trente cadeaux que je devais extraire à l’aide d’une canne à pêche. Je pensais initialement participer à l’anniversaire de mon ami Moustic. Comme chaque année, je m’étais fait avoir. Lui aussi. Nous avons ensuite passé la plus agréable des soirées dans le grand appartement qu’il partageait avec son amie de l’époque.
Il y a également le jour de la soutenance de ma thèse ou je n’arrêtais pas d’annoncer à qui voulait l’entendre que j’étais docteur. J’ai passé près de cinq ans dans un laboratoire de recherche public à bosser sur un sujet proche de l’ « Histoire des Chevaliers paysans de l’an mil au lac de Paladru ». J’ai quitté le laboratoire en pleine écriture de thèse pour rejoindre mon agence actuelle, la proposition d’emploi que j’avais reçue ne pouvant être refusée. Les mois ont passé et il m’était de plus en plus difficile de me replonger dans mon ancienne vie et de terminer la rédaction du pavé censé m’apporter amour gloire et beauté. J’avais peur de me lancer à nouveau dans la lecture des centaines d’articles qui végétaient sous mon bureau et dans un travail d’écriture long et fastidieux. J’avais surtout peur de préparer et de faire ma présentation.
Trois ans plus tard, tout était enfin terminé et je pouvais soutenir. Tout comme Miss France, je n’ai pas pu m’empêcher de chialer et de couler du nez après la délibération du jury et la remise de la couronne. L’émotion fut assez communicative pour faire pleurer les trois premiers rangs. J’étais enfin docteur. Je me suis réveillé de bonne heure le lendemain. J’étais bien docteur, mais j’avais toujours les mêmes fichus problèmes de l’avant-veille. La loose.
Il y a maintenant le jour ou Céciloo et Jean-Guimauve m’ont proposé d’être le parrain de Lou. C’est avec beaucoup d’émotion, les yeux humides (mais je n’ai rien montré), que j’ai accepté ce magnifique cadeau. Ma petite Céciloo a enfin mis au monde la plus merveilleuse des petites filles. Après la petite Theresa Maria Traviata WanSeng-Delemea-Roudier, la famille Zonzon s’est agrandie à nouveau. J’ai eu beaucoup de chance. Nous ne connaissions pas à l’avance le sexe du futur bébé. Si Céciloo avait accouché d’un petit garçon, Snooze aurait été le parrain, avec le secret espoir d’en faire un gentil pédé.
Lou a déjà beaucoup de caractère. Une coiffure punk héritée de son papa, les yeux en amande de sa maman, de vilains gestes avec ses doigts (voir photographie ci-dessous), un caractère bien trempé, une usine à décibels, mais surtout la plus craquante des bouilles.
Nous lui avons déjà acheté un vibromasseur rose en peluche et nous lui avons trouvé une collection de merveilleux T-Shirts assez trash. Le Papa et la maman savaient-ils bien ce qu’ils faisaient en me faisant une telle proposition ?
N’empêche. Cela donne vraiment envie.
Qu’est ce qu’elle est craquante Lou !!
et pas un mot sur ton fils :annoyed_tb:
ça fait plaisir