(i) Départ pour la Corrèze
Je ne descends plus qu’une fois par an en Corrèze. Je m’y rends exclusivement le premier ou le deuxième week-end d’août. Nous fêtons alors l’anniversaire de ma mère.
La maison ne change pas. Le temps ne semble pas avoir de prises sur la bâtisse. Toujours les mêmes couleurs, toujours les mêmes odeurs, toujours les mêmes sons. Celui du gravier lorsque je pénètre dans le jardin, celui de la clochette accrochée la porte du garage, le claquement de la porte en fer de la véranda.
Il est de plus en plus difficile de se rendre à Bort-les-Orgues.
Il faut compter près de 7h00 de train et de car depuis Paris, et le choix se réduit d’année en année. Je n’ai toujours pas mon permis de conduire et je dois bien reconnaître que cela devient un handicap.
La ville meurt à tout petit feu. Elle comptait près de 10000 habitants dans les années cinquante. La construction du barrage, de 1942 à 1951, les tanneries, et l’industrie du textile avaient permis à la ville de prospérer. Le déclin est apparu sournoisement, au milieu des années 70. Juste après le premier choc pétrolier. La ville était encore attractive. Le tourisme se développait. C’était un endroit idéal. Le barrage avait permis de créer une zone de loisirs nautiques autour du château de Val. Les amoureux de la montagne et des ballades en forêt trouvaient leur bonheur. La ville possédait de nombreux petits hôtels et surtout de nombreux campings. Le barrage s’est modernisé, les tanneries et l’usine de vêtements ont fermé, le tourisme s’est tari et la population a vieilli. La ville a presque perdu les deux tiers de ses habitants. Seuls le cimetière et l’hôpital, transformé depuis en maison de retraite, prospèrent. Il y a de moins en moins d’actifs. Bort-les-Orgues est entrain de crever.
Mais comment notre famille est-elle arrivée ici ? C’est la question que j’ai posée à ma grand-mère. Ce fut l’occasion pour elle de me raconter un tas d’anecdotes et d’histoires croustillantes sur la famille. J’ai ainsi ouvert les portes de mon café des platanes.
Urbain L était encore au début du siècle un gabardier. Il empruntait donc de grandes et longues barques et descendait la Dordogne jusqu’à Libourne afin de transporter du bois destiné à la fabrication de tonneaux. Il était originaire de Soursac en Corrèze.
Après des années de labeur, il a finalement obtenu la concession de pêche de Bort-les-Orgues jusqu’à Marège. Lui seul avait le droit de pêcher entre ces deux villes.
Urbain s’est marié en 1905 à Alix Dézir (initialement Désir mais son père, grand original, a obtenu le droit de transformer le « s » en « z »), originaire d’Auriac, également en Corrèze. Entre temps, Marie-Thérèse et Joseph (mon grand-père) sont venus au monde.
Madic, seul vrai village sur les rives de la Dordogne, était l’endroit idéal pour faire bâtir la demeure familiale. Urbain souhaitait vite construire, car il avait promis à sa femme d’abriter son beau-père juste après la première guerre mondiale. La famille L s’est donc établie dans ce petit village du Cantal, il y a presque une centaine d’années de cela.
Comme beaucoup d’Auvergnats, Joseph est monté à Paris pour trouver du travail. Il y a rencontré Rolande et lui a demandé sa main. Marie-Thérèse naîtra de leur union en 1936.
En 1940, c’est l’exode. Joseph demande à Siméon (son oncle) de mettre à l’abri sa famille en Auvergne. Siméon, son épouse et sa fille Marie-Louise, Pierrette (une amie charcutière de Belfort), ma mère (et sa poupée Tosca) et enfin ma grand-mère (et ses 6 kilos de sucre) partent donc rejoindre Alix et Urbain à Madic. Le séjour fut de courte durée et ma mère fut finalement confiée à une tante propriétaire d’une ferme près de Provin. De courte durée, certes. Mais suffisant pour que ma grand-mère et sa belle mère se crêpent le chignon.
A la retraite de mon grand-père (1959), ses parents ont souhaité que toute la famille débarque à Madic, y compris ma mère, que sa grand-mère avait déjà destiné à être la future institutrice du village. Refus catégorique de ma grand-mère. Sa fille fera l’école des bleues et ils resteront tous les trois à Paris. C’était mal connaître Alix. Son fils décida de s’établir six mois par an chez ses parents, et les six autres mois avec sa femme et sa fille. La situation devenait absurde.
Ma mère décida de faire construire une maison pour ses parents à quelques kilomètres de celle de ses grands parents.
Alix n’y mit jamais les pieds.
Ma grand-mère ne retourna à Madic que pour me présenter à mon arrière grand-mère au début des années 70. Voilà donc comment nous avons atterri à Bort-les-Orgues.
(ii) Premier Cantal Carnet ou comment Madeleine a réussi à nous truithoner
Cette année, mon grand week-end Bortois fut surtout l’occasion de participer au premier Cantal Carnet organisé par Madeleine. Monsieur et Madame Fauvette, Traou, Erin, Samantdi et Coloc étaient de la partie (ils avaient la chance de passer quelques jours dans la jolie maison aux volets bleus). Madeleine a eu la gentillesse de venir me chercher. Les ravissantes Fauvette et Erin l’accompagnaient. Ce fut l’occasion de faire leur connaissance. Nous avons vite retrouvé tout le reste de la bande, occupé à préparer le déjeuner. Traou était toute émue de retrouver son Jim, de retour de Shanghai. J’ai retrouvé Samantdi et j’ai enfin rencontré son gentil Coloc.
Quelques semaines avant de nous rendre chez Madeleine, la grande blague était :
« Tu ne vas quand même pas nous préparer une truffade en plein mois d’août, hein ? »
Les conditions climatiques étant proches de celles habituellement rencontrées en novembre, c’est donc avec une joie certaine que nous avons épluché les pommes de terre de la truffade. Samantdi ayant ramené du confit de canard, le déjeuner fut donc fut donc un mix Cantal-Gers. Soooo delicious!
Nous avons ensuite tenté de prendre des photos de Jim dans un champs de vaches. Celles-ci furent très peu coopératives.
Une Salers avait les cornes bien pointues et nous n’avons pas été assez téméraires pour insister. Traou en a quand même profité pour baptiser ses jolies Birkenstock.
Direction ensuite Saigne, qui, quelques jours avant l’ouverture du festival d’Aurillac, proposait une représentation de théâtre de rue.
Retour chez Madeleine pour l’apéritif et le dîner. L’Autothruiton continuait. Après la truffade et le confit de canard, nous avons eu le droit aux spécialités bretonnes de Traou, au foie gras ramené par Samantdi et Coloc, au cake salé « Michou », au fromage de Monsieur et Madame Fauvette, aux cakes à l’orange et au flan maison.
Samantdi nous a raconté en détail son dernier voyage de classe et notamment les aventures des deux sœurs Picard. La soirée s ‘est poursuivie dans la joie et la bonne humeur. Madeleine m’a raccompagné en compagnie d’Erin. Il était bien tard. Merci pour tout Madeleine.
(iii) Retour à Paris
« Y’a pas de saison, pour un bon truithon ». :thumbup_tb:
> « …Bort-les-Orgues. »
Joli coin, mais la seule fois de ma chienne de vie o??⬨? j’y ai foutu les pieds pour aller voir les « orgues », aussitot descendu de bagnole je me suis fait doucher par un orage du tonnerre de Zeus qui m’a fait remonter dans ma bagnole fissa :annoyed_tb:
Pour me venger, je n’y ai plus jamais refoutu les pieds. :furious_tb:
> « …ch??⬨
Moi j’attends la recette du cake « Michou » (avec cheveux ramenes sur le cote, beurk, c’est degoutant !)
En tout cas, Jim a pris des hanches avec la truffade, si, si…
(et comment qu’on fait pour mettre les smileys, nom de nom ! Oui, je sais, je suis un peu blonde quelquefois…)
Le moment inoubliable o??⬨? les vaches ont fait caca liquide a quelques centimetres des hommes les plus temeraires pour aller dans le champ restera a tout jamais grave dans ma memoire !
Tout ceci sent la surcharge ponderale a plein nez.
Je vais proceder a une inspection lors de mon prochain passage a Paris.
Bon, d’ici la, je jogge a moooooort…
Je n’ai rien a voir avec ce cake « michou ». Je tiens a le preciser. :huh_tb:
Je me souviens aussi de Bort, il y a plus de 10 ans! les annees passent vite.