Le 24 juin dernier était le jour de la Gay Pride. C’était également la date que nous avions choisi pour assister une représentation de la damnation de Faust donnée à Bastille. Nous n’étions malheureusement pas accompagnés du Kozlibunch mais assis à côté de collègues barbants et coincés de notre agence, les billets provenant de notre comité d’entreprise. En même temps, on ne peut pas avoir le beurre, l’argent du beurre et le cul du crémier. J’avais décidé de prendre des billets sur les conseils de mon boss qui m’avait alors assuré que la mise en scène de Robert Lepage était vraiment originale et détonante. Il avait raison le bougre.
Le rideau de l’opéra s’ouvre sur un livre géant. Les pages, projetées sur écran géant, sont tournées par le souffle d’enfants. On va nous raconter une belle histoire. L’écran devient transparent et laisse entrevoir un décor ressemblant à celui de l’académie des 9.
C’est la fête du printemps en Hongrie. Faust (Guiseppe sabbatini) semble vieux et fatigué. Il est seul et déprime. Il rentre chez lui à Leipzig et souhaite mettre fin à ses jours.
Mais ta-daaa, Méphistophélès (José van Dam, trop classe dans son costume rouge et sa longue plume au chapeau) débarque et lui promet une nouvelle vie pleine de plaisirs insoupçonnés. Le diable lui fait notamment découvrir la belle Marguerite (Michelle de Young) (celle qui se marre en se voyant si belle en ce miroir dans l’opéra de Gounod que j’ai eu la chance de voir il y a quelques années, également à Bastille). La vie de Faust va être bouleversée. Tout va swinguer maintenant.
Faust ne résiste pas et se planque dans la chambre de Marguerite et surprend ses aveux : elle attend celui qui deviendra son amant et qu’elle a vu en rêve la nuit précédente. A son réveil, elle découvre Faust à ses côtés, reconnaît en lui l’homme dont elle a rêvé, et cède à ses avances. C’est la passion.
Mais voilà, les histoires d’amour finissent mal en général. Marguerite pleure Faust qui semble l’avoir abandonnée. Le pauvre bougre est seulement parti faire le point sur sa vie tourmentée. Le diable le rejoint et lui apprend que sa dulcinée est condamnée à mort. Le somnifère que Faust lui avait remis afin de protéger leurs rencontres nocturnes a fini par être fatal à sa mère.
Faust demande à Méphistophélès de la sauver, mais il y a bien entendu une condition. Le diable exige en échange l’âme de son protégé, qui signe sa perte. Faust et Méphisto partent à cheval au secours de la belle mais sont poursuivis par des créatures démoniaques. Faust se plante et est directement précipité dans les flammes de l’enfer. Le diable exulte, il a gagné.
Marguerite est finalement exécutée, mais grimpe tout droit vers le ciel, accueillie par un chœur de séraphin.
Au début du XIXème siècle, Berlioz a été fortement ému par la traduction de Gérard de Nerval du poème de Goethe et a alors tenté de mettre en musique certains passages. Quinze années plus tard, à l’occasion d’un voyage en Autriche, Hongrie et Bohème, Berlioz entreprend l’écriture de son opéra qui sera finalement présenté en 1846 à Paris.
Malheureusement, à quelques mois de la révolution de juillet, les préoccupations parisiennes ne sont pas franchement musicales et c’est devant une salle de l’Opéra comique à moitié vide que Berlioz dirigea Faust. Ruiné, il partira présenter son nouvel opéra en Russie, Allemagne, Autriche et au Royaume-Uni et trouvera enfin le succès.
Cet opéra est très germanique, et pas seulement parce qu’inspiré de Goethe. La musique est cuivrée et puissante. On reconnaît au passage la fameuse marche Hongroise (reprise dans la grande vadrouille). On assiste à la fois à un opéra, à un concert, à une symphonie et à un ballet.
C’est véritablement un feu d’artifice formidablement mis en scène par Robert Lepage. La scène est découpée en une vingtaine de carrés empilés les uns sur les autres. Des images sont projetées sur la scène, et des acrobates passent de case en case. Tout est coloré, inventif et fou. C’est un mélange d’opéra, de concert, de cirque et de ballet (chorégraphie de Alain Gauthier). On s’en prend plein la gueule et les oreilles pendant plus de deux heures.
L’ensemble des interprètes a été acclamé. Cette Production a déjà été présentée en 2001 sous la direction musicale de Seiji ozawa et avec les mêmes interprètes à l’exception de Marguerite, interprétée alors par Jennifer Larmore.
J’ai personnellement adoré. Snooze a de son côté été un peu troublé par la mise en scène.
mais a vraiment adoré les boxers moulants des acrobates
Si le spectacle a ete a la hauteur du billet, alors ca devait vraiemnt etre chouette. En plus, tu nous expliques tout bien, tres simplement, alors on a l’impression de sortir de chez toi comme si on sortait de la sall. On est pret a se fendre d’un petit avis, comme si on y etait alle !
Ca donne deja envie de voir des operas (a prix etudiant ?) sur Paris. Ceal changera de la programmation locale, pourtant pas si mal.
J’ai eu un choc en te lisant rapidement quand j’ai compris Mickael Young a la place de Michelle de Young :))
et elles sont o??⬨? les photos des acrobates en boxer ??
Le plus important, c’est que chacun y ait trouve son compte !
:thumbup_tb:
@ Telle: C’etait vraiment formidable. Dans le genre mise en scene « non-classique », c’est vraiment la creme de la creme. Dans mes souvenirs, la damnation sera jouee la saison prochaine.
@ Esculape: Quand on est etudiant de moins de 26 ans, l’opera offre des tarifs vraiment abordables et des abonnements geniaux (rhalala, j’en ai bien profite)
@ Nono: regarde bien sur la photo…les boxers sont rouges, noirs et bleus
@ Tri-tinh: rien a peter du chnouze…j’me suis eclate. La prochaine fois, nous irons ensemble toi et moi. :wub_tb:
On peut pas agrandir la photo pour voir les boxers, pendant que tu iras avec Tri-thin moi j’emmenerai Chnouze danser nananere.
je peux pas mettre les smileys
La prochaine fois tu me designes la tronche des vos « gentils » collaborateurs, comme ca je leur casse la gueule juste avant le spectacle et leur pique leurs places. Good idea, isn’t it ?