Samedi matin, en me réveillant, j’ai eu une drôle d’envie. Une envie toute simple. Juste monter tout en haut de la tour Eiffel. Je me suis donc engouffré dans le métro et parcouru presque toute la ligne 6 pour me retrouver face aux trocadéro.
Juste avant de prendre mon courage à deux mains et grimper en haut de la tour, j’ai remarqué pour la première fois une liste de noms de savants inscrite juste en dessous du premier étage, sur la frise des quatre façades.

Ces 72 noms auraient été inscrits par Eiffel en hommage aux hommes de sciences. Disparus au cours d’une campagne de peinture au début du siècle, ils furent rétablis par la société gérant la tour entre 1986 et 1987.

Sept cents marches nous attendent avant d’accéder au deuxième étage.

A chaque palier, des bornes retracent l’histoire de la tour. On apprend donc que la tour est composée de 18 038 pièces métalliques, de 2 500 000 rivets, pour un poids total de 10 100 tonnes. Elle a été édifiée pour l’Exposition universelle qui devait célébrer le centenaire de la Révolution Française. Deux ans, 2 mois et 5 jours ont été nécessaires pour la construire.

Constituée de fer puddlé, la Tour est protégée de l’oxydation par plusieurs couches de peinture, gage de sa pérennité. En 1900, dans son ouvrage « La Tour de trois cents mètres », Gustave Eiffel écrivait : « On ne saurait trop se pénétrer du principe que la peinture est l’élément essentiel de la conservation d’un ouvrage metallique et que les soins qui y sont apportés sont la seule garantie de sa durée ».

La Tour a été repeinte dix-sept fois depuis sa construction, soit une fois en moyenne tous les sept ans. Elle a changé plusieurs fois de couleur, passant du brun-rouge à l’ocre jaune puis et enfin au bronze d’aujourd’hui, légèrement dégradé pour assurer une perception uniforme de la teinte dans le ciel de Paris. Les différentes couleurs sont exposées au premier étages.

Soixante tonnes de peinture sont nécessaires pour la recouvrir, ainsi que 50 km de cordes de sécurité, 2 hectares de filets de protection, 1500 brosses, 5000 disques abrasifs, 1500 tenues de travail… et il faut plus d’une année à une équipe de 25 peintres pour la peindre de haut en bas.

Et on est rapidement flippé à l’idée d’imaginer des mecs s’aggripant aux tiges métaliques pour la repeindre ou changer une ampoule.

On peut également apprendre que le 4 septembre 1889 à 10h30, Sarah Bernhardt accompagnée de sa sœur, visite la tour. Le 2 septembre 1963, Youri Gagarine est invité en France par le Général de Gaulle. Il visite Paris et monte au troisième étage de la tour.
1921, premières émissions de radio en direct. Le général Ferrié organise lui-même des émissions de radio expérimentales.
En 1925, La tour Eiffel doit se mettre au goût de l’exposition internationale des arts décoratifs modernes. La ville de Paris fait appel à la société Jacopozzi qui lui propose un projet d’animation lumineuse. Son coût élevé (600000 Francs) ne peut être financé qu’à l’aide de la publicité. C’est ainsi que le nom de Citroën est inscrit sur trois faces de la tour de 1925 à 1936 grâce à un dispositif de 250000 ampoules de couleurs différentes, visibles à une distance de 40 kilomètres.
Le 23 septembre 1982, Chirac inaugure les nouvelles installations de la tour. Un budget de 205 millions de francs a été consacré à l’ensemble des travaux.

J’aime bien cette illustration, petite trace de la mainmise du RPR sur la ville de Paris et sur ses monuments.

A l’origine, un escalier hélicoïdal reliait le deuxième étage au sommet.

Cet escalier était semblable à celui permettant d’accéder à la tête de la statue de la liberté. Considéré comme dangereux, a été démonté en 1983 et remplacé par deux escalier plus sûrs à volée droite s’intégrant à la tour et allégeant sa transparence.

Monsieur Lapin a eu le droit à une photographie en haut du premier étage.

II a profité de la visite pour jeter un coup d’oeil dans le téléscope mis à la disposition des touristes.

Mais à qui pouvaient appartenir cette paire de fesses? Mais oui, c’est vrai, Juju était sur Paris ce jour là :mrgreen_wp:!

Impossible de monter par les escaliers au troisième étage. Qu’importe. La vue est superbe. On se croirait en vacances, entouré de nombreux touristes venus du monde entier qui vous demandent de les photographier.
Tout est fait pour le visiteur. Boutiques, restaurants, sandwicherie, fast-food. Le parcours est très ludique. Finalement, 700 marches ne représentent que la hauteur d’un immeuble de 35 étages. Les visiteurs prennent leur temps et profitent du paysage. L’ambiance est plutôt bon enfant. Les rires raisonnent dans la charpente métallique.

Les petits plaisirs sont souvent les meilleurs.