Je n’étais pas encore sorti de la journée. Il était déjà 16h00 et nous n’avions pas encore de cadeau pour la sœur de Snooze. Nous nous dirigeons donc en direction du Printemps nation. Le magasin est loin d’être bondé. De nombreuses personnes arpentent les allées du magasin à la recherche du cadeau de dernière minute. On trouve de tout, surtout du clinquant. Les gens achètent de façon compulsive. N’importe quoi semble faire l’affaire. L’important est avant tout d’avoir un présent. Nous souhaitions de notre côté acheter des verres et la mission fut accomplie. En rentrant, nous croisons très peu de monde. Des petits vieux font leurs courses pour la soirée. Une demi-baguette, quelques chocolats et une tranche de saumon. Ils seront seuls ce soir.
Comme tous les ans, nous avons craqué. Il faut penser à tout le monde. Les cadeaux gisent sous le sapin. J’ai même installé la crèche. C’est ridicule. Cette mascarade ne sert à rien. Ce n’est que de la décoration saisonnière. Nous n’avons pas d’enfant et ne pouvons pas en avoir, biologiquement et légalement. Y penser me rend encore plus triste.
Je prépare mes affaires. Nous allons nous séparer. Snooze va bientôt partir chez ses parents. Un grand sapin est certainement dressé. Il va rejoindre toutes sa grande famille et ses petites nièces. De mon côté, je vais passer la soirée chez ma mère. Ma grand-mère est montée pour l’occasion. Tout est prêt. J’ai essayé de cuisiner un foie gras. J’ai également préparé des marrons glacés pour ma petite mamie. Tous les cadeaux sont dans des grands sacs. J’enfile mon manteau, jette un dernier coup d’œil sur le sapin et claque la porte.
Je m’engouffre dans le métro. Ligne 6 entre Picpus et Nation, ligne 2 puis ligne 11 jusqu’à la station Pyrénées. Il y a du monde. Beaucoup sont chargés. Des enfants crient. J’arrive enfin à la maison. Je sonne à la porte. Maman vient m’ouvrir. Je l’embrasse, dépose mes paquets et me dirige vers ma grand-mère. Elle va bien. Je la trouve en forme. Je la prends dans mes bras.
Nous commençons à discuter et nous nous installons autour de la table. Phobos passe entre nos jambes. Le repas est classique et se termine de bonne heure. Je vais dans ma chambre prendre les cadeaux et les dépose sur le canapé. Mamie commence, et c’est une tradition, par nous dire que nous sommes fous, qu’il ne fallait pas lui acheter autant de choses (sous entendu « j’ai 93 ans, cela ne sert à rien de m’offrir autant de cadeaux, je vais bientôt partir… »).
Elle ouvre finalement ses paquets. Elle tombe sur un livre, « la France vue du ciel ». Elle s’attarde sur les photographies.
Mamie :
« oh, c’est bien joli »
« On reconnaît difficilement les paysages vus de haut »
« Moi qui ai tant envie de faire un voyage en Mongolfière »
Moi :
« Maman, tu savais que Mamie souhaitait monter dans un ballon ? »
Maman :
« Euh oui, je crois, mais je ne sais pas ou me renseigner… »
Mamie :
« Je crois savoir qu’en Bourgogne ils font ça… »
Maman et moi en coeur :
« Ah…tu souhaites vraiment monter dans un ballon ? »
Mamie :
« Oh oui alors ! »
La bonne nouvelle, c’est que nous avons trouvé le cadeau idéal pour la fête des mère. Mamie se replonge dans ses bouquins. Elle tombe sur le dictionnaire Larousse des châteaux. Elle s’étonne que le château de val ne figure pas dans le livre. Phobos s’amuse avec les ficelles et les sacs.
Nous finissons par aller nous coucher. Mon chat en profite pour se glisser avec moi. Il commence à ronronner et nous nous endormons tous les deux jusqu’au petit matin. Je me lève de bonne heure. J’ouvre la fenêtre. Paris commence à s’agiter.
Je profite de mon passage chez maman pour aller courir aux Buttes Chaumont. Comme tous les ans, le parc grouille de coureurs. Beaucoup sont présents pour se donner bonne conscience suite aux agapes de ces derniers jours. Dans quelques jours, la grande majorité aura oublié ces bonnes résolutions…
Comme le dirait le Dr Nono, happy birthday petit jésus !