L’homéopathie ne serait-elle pas plus efficace que de l’eau distillée ou un placebo ?
Ne servirait-elle qu’à filer des caries ?
La question est posée par la brillante revue scientifique Marie-Claire* (et par la même occasion par le magazine féminin « The Lancet »**).
La théorie de Hahnemann essuie d’abord un éditorial au vitriol, intitulé rien moins que « La fin de l’homéopathie », éditorial qui assène « il n’est plus temps d’investir davantage dans la recherche pour perpétuer le débat homéopathie contre allopathie » et qui invite les médecins à « être courageux et honnêtes avec leurs patients sur le manque de bénéfices de l’homéopathie ».
Ainsi, d’après une équipe de l’université de Berne, « l’homéopathie a-t-elle bénéficié d’un laisser-aller politiquement correct ». Cependant, plus les preuves de son efficacité se diluent (sans mauvais jeu de mots), plus elle semble populaire.
Les auteurs ont donc passé au crible près de 200 essais cliniques comparant médicaments allopathiques, homéopathiques et placebos, en traitement d’infections respiratoires, d’allergies, d’asthme, de douleurs articulaires et musculaires, et enfin d’affections gastro-intestinales. Tous ces essais ont été effectués en double-aveugle.
Les auteurs ont ensuite épluché toutes les publications, en traquant tous les biais méthodologiques. Après avoir éliminé près de la moitié des études pour des raisons de faible qualité, ils se sont aperçus que même si la majorité des études indiquait un effet plus important du traitement que du placebo, seuls les protocoles à plus faible effectif (une soixantaine de patients) montraient les effets les plus forts (en homéopathie comme en allopathie, d’ailleurs).
Cet effet allait s’affaiblissant à mesure que l’effectif montait (1500 patients pour les plus grosses études). Mais la différence était qu’avec l’homéopathie, les essais à fort effectif avaient un effet tendant vers zéro, alors que cet effet restait bien perceptible pour les médicaments allopathiques. Ce qui prouverait l’absence d’efficacité clinique des médicaments homéopathiques.
Ces résultats ont bien évidemment été critiqués par les spécialistes de l’homéopathie et les industriels produisant ces granules qui évoquent tous une manipulation. Et hop, on va tous se remettre sous Vioxx.
*Je n’achète jamais Marie-Claire, sauf quand un article monstrueux est consacré à la sœur de Miz. Je le pique en général dans les avions.
**The Lancet du 27 août 2005.
que l’on me permette cette petite contribution…
il ne reste rien (a part de l’eau) dans la plupart des dilutions homeopathiques utilisees (et ce bien avant le 12CH frequemment cite, mais je ne vais pas vous ennuyer avec ca)
quand bien meme il resterait qqch, la memoire de l’eau me fait bien rigoler quand il s’agit de GRANULES
(et pi, imaginez un peu ce qui arrive a la structure de la solution lorsqu’elle est pulverisee et se retrouve sur du saccharose, molecule hydrophile s’il en est, dont les hydroxyles sont autant de papattes avides qui attrapent les molecules d’eau et se fichent bien des eventuelles liaisons H preexistentes…)
bon, d’accord, il existe aussi des teintures homeopathiques (ce qui est pulverise sur les granules), c’est liquide, donc memoire de l’eau patati patata. ouais sauf que ca n’avance pas a grand chose qu’une « empreinte » soit conservee dans un « moule » de molecules d’eau, car actuellement on explique une activite par le modele « ligand-recepteur »… alors a moins de changer de paradigme, ce ne sont qu’elucubrations malhonnetes
ceci dit je ne suis pas integriste, donc pourquoi ne pas utiliser l’homeopathie pour des troubles benins si ca peut marcher… (meme en tant que bon placebo) mais que l’on ne fasse pas rembourser ca par la secu, ce n’est que du sucre tout de meme…
@ Theriaque: :clap_tb: :clap_tb: :clap_tb:
youpiii, on ne me traite pas d’integriste :jittery_tb: