La télévision américaine me fascine.
Elle est à l’image du pays. Excessive. On y trouve de tout. Les meilleures séries et documentaires, notamment sur HBO, et les pires émissions de télé réalité et autres talk-shows quotidiens. Surtout le matin. On peut bien entendu citer le Jerry Springer Show, spécialiste du voyeurisme et des histoires sordides.
« Je t’ai trompé avec tes deux frères et ton père », « Je ne bosse pas chez Pizza Hut, mais je fais la pute au coin de la 7e avenue », ou « J’adore enculer ton caniche » sont des thèmes abordés dans cette émission.
Je me souviens également d’une émission ou le thème était « Je déteste les noirs et suis membre d’une association facho ». La salle était remplie d’afro-américains et tout le monde s’est foutu sur la gueule.
J’ai découvert hier une nouvelle émission. Ils font venir des couples. La femme a été infidèle et l’annonce au mari face à l’auditoire qui se met à huer et à siffler. Le présentateur conseille de faire un test de paternité. Le couple revient quelques jours plus tard et on annonce en direct quel est le père de l’enfant. C’est tragique et répugnant. Bien pire que Bataille et Fontaine et leur rideau. L’émission est parrainée par l’entreprise qui réalise les tests.
Après cette pause télévisuelle fort sympathique, nous décidons de nous rendre une nouvelle fois à l’opéra afin de prendre des places pour Norma. Il serait bien con de ne pas en profiter. L’opéra est situé dans le quartier du « Civic center », ou l’on peut trouver l’hôtel de ville, entièrement rénové. C’est l’un des meilleurs exemples du style américain nommé « renaissance française ». La coupole rappelle la basilique Saint-Pierre de Rome ou les Invalides à Paris. Elle mesure près de 100 mètres de haut. On se croirait à Washington DC. Les immeubles ne sont pas hauts. On trouve de nombreux parcs entre les bâtiments officiels. Et des sans-abris.De l’autre côté de l’hôtel de ville, sur Van Ness avenue, se trouve l’opéra.
Il n’est pas imposant vu de l’extérieur. Nous avons même eu du mal à le trouver la première fois et l’avons confondu avec un building ovoïde tout en verre et granit situé juste à côté, le « Louise M. Davies Symphony Hall ». A l’est du City Hall, entre Larkin et Grove, se trouve la nouvelle bibliothèque, la « Main Library ». Nous rentrons dans l’opéra. Une longue queue nous attend. Ce n’est pas pour nous. A 11h00, des billets pour le jour même sont vendus aux étudiants et aux seniors pour 15 $. Nous demandons deux places pour Norma. Nous arrivons à en obtenir, mais, succès oblige, nous serons séparés. Tant pis. Tout cela change vraiment de Paris ou, pour obtenir une place (abordable), il faut s’y prendre des mois à l’avance ou faire des heures de queue.Nous achetons le journal. Schwartzy s’est fait baiser en profondeur. Ses propositions de lois ont été rejetées par les votants. Nous descendons ensuite Market Street pour nous diriger vers Castro, le pédéland local. On trouve des drapeaux arc-en-ciel un peu partout. Le quartier ressemble (en bien plus grand, gai et plus propre) à la rue Sainte-Catherine Est à Montréal.
En fait, sans les drapeaux, le quartier semblerait normal au premier coup d’œil. C’est un endroit calme, coloré. Le pédé ou la gouine n’est pas stéréotypé. Beaux, moches, gros, sveltes, jeunes, vieux, noirs, latinos se côtoient et c’est bien sympathique. Les gens sont souriants. On retrouve les riches bourgeoises décrites dans les chroniques de San Francisco. On est bien loin du marais et de ses clones.Nous remontons Castro vers le nord dans l’espoir de tomber sur Japan Town. Coup de bol, nous croisons sans le vouloir Alamo Square. C’est le fameux petit parc entouré de superbes maisons victoriennes. On y trouve les « Seven Sisters » du côté de Steyner Street, ces maisons colorées et pittoresques. Elles représentent des exemples typiques de « painted ladies » (un peu comme du côté de la rue Saint-Denis, toujours à Montréal). La meilleure vue de ses maisons avec San Francisco en arrière-plan (que l’on peut découvrir sur de nombreuses cartes postales, films et séries télévisées) est prise à partir du parc. L’ensemble est magnifique.
Japan Town est sans intérêt. Nous nous dirigeons ensuite une nouvelle fois vers Chinatown pour nous restaurer et descendons sur l’union square. Ouhaaa, y’a un méga Levi’s Store. Recherche immédiate de 527 taille basse largeur 32 longueur 34. Toutes les couleurs et matières sont disponibles. Le bonheur. Et à moins de 30 $ le pantalon. Et le vendeur suce en plus ?
c trop nul!!!!
Ouais, je suis tout a fait d’accord avec le commentaire anonyme: c trop nul!