Le jeudi, c’est ravioli. Nous n’avons pas prévu de visiter quelque chose de particulier mais de retourner dans le bâtiment de la fameuse « rue de la soie » pour tenter de se faire faire un costume sur mesure. Nous nous rendons donc en taxi à l’angle Gongrentiyuchangbei Lu-Gongtidong Lu. Le taxi nous dépose face au Beijing Workers Stadium.Nous traversons la rue et sommes immédiatement happés par des vendeurs à la sauvette qui nous proposent Rolex, chaussettes et autres polos. Nous montons directement au troisième étage où se trouvent les tailleurs. Nous prenons la température et négocions un costume pour 800 Yuans avec la « meilleure » qualité de tissus. Nous demandons à réfléchir (pas pour faire baisser les prix mais pour vraiment réfléchir) et nous promenons dans les autres étages. Je cherche une ceinture car j’ai oublié d’en prendre une avec moi. Je cherche aussi ces machins qui font de la lumière quand le téléphone sonne. J’en avais repéré des « Nightmare before Christmas». Nous achetons également des étoles pour nos parents, et du thé vert, nature ou parfumé au Jasmin. On en prend pour tout le monde, tout en sachant que le poids est limité dans l’avion.
Nous ne sommes pas en Chine pour acheter des contrefaçons. Si j’ai envie de m’acheter un polo Ralph Lauren, je vais au Galeries Lafayette ou chez Bloomy à New York (c’est mon côté pétasse snobe). Nous voyons des tas de touristes se ruer sur les fausses chaussures Puma ou Adidas, et acheter des tonnes de polos Lacoste et autres faux T-Shirts griffés. Ici, tout est faux. Les pulls, l’électronique. Je me trouve quand même une ceinture toute conne en tissu et un sac à dos kaki.
Nous remontons à l’étage des tailleurs et négocions nos costumes. Cécile décide d’en faire faire un pour Jean-Guimauve, elle a apporté ses mesures. Nous choisissons la qualité du tissu, la forme, les poches, les boutons, le col, et la couleur de la doublure. Une tailleuse prend méticuleusement toutes nos mesures. Je demande à me faire faire en plus deux pantalons en lin. Cécile demande deux pantalons, Snooze seulement un costume. Nous restons une bonne heure et déposons la moitié du prix en liquide. La tailleuse passera le lendemain à notre hôtel pour l’ajustement et les retouches. Le costume sera prêt samedi dans la journée et livré à notre chambre. On croise les doigts. Au pire, cela servira pour une soirée costumée. En passant, je commence sérieusement à me prendre au jeu du marchandage. Je cherche une belle cravate en soie. Je tombe sur un marchand qui me propose la cravate à 60 yuans. J’en aurai finalement 3 pour 45 Yuans. Au départ, je pensais que le marchandage signifiait exploitation. Cependant, d’un autre côté, pourquoi serais-je le seul crétin à payer à un prix proche de ceux pratiqués à Paris ce dont j’ai envie. De toutes les façons, il y a une marge. Tant pis pour la petite fille de moins de cinq ans qui a participé à l’élaboration de ma cravate. C’est la même fille qui a fabriqué mon pantalon H&M. Quand je l’achète en France, je ne me pose pas tant de questions, je suis égoïste et naïf.
Nous avons faim et montons au dernier étage, consacré à la restauration. Nous choisissons de manger un bouillon avec des tranches de bœuf, des nouilles, et de la coriandre. Un délice. Il est presque 16 heures et rentrons en taxi à l’hôtel. Snooze ne se sent pas bien et reste dormir dans la chambre. Cécile et moi repartons sur Wangfujing Dajie. Cécile a repéré des fringues dans une petite boutique et finit par acheter un pantalon noir et un petit haut. Nous continuons notre descente au sud. Je m’achète une chemise blanche chez Arrow (je crois que c’est une vraie), le DVD de « Ocean Twelve » et des disques de musique classique chinoise. Cécile achète trois disques bouddhiques, moi un. On est mort de rire en rentrant, c’est de la musique de supermarché. Nouvelle soirée patate, y’a un bon film sur HBO, et ça c’est cool.