Ce mardi fut la Saint-Bibi, c’est à dire une journée dédiée à moi-même. J’adore la Saint-Bibi: Glandage intense à la maison le matin, matage de « C’est au programme » sur France 2, passage au Club-Med Gym pour une séance jouissive de step, et séance de ciné. Je me suis dépêché d’aller voir J’adore Huckabee car, après avoir lu les critiques, et surtout compté le nombre d’écrans sur Paris, je me suis dit que ce long métrage n’allait pas faire long feu.
Pour résumer, et c’est un peu compliqué de résumer une telle œuvre, tout commence par le logo Fox Searchlight. On se dit, attention, film d’auteur, même si produit par la très à droite société News Corp. A la tête de la Coalition des Espaces Verts, qui milite contre l’urbanisation sauvage de l’Amérique, Albert Markovski (Jason Schwartzman) est témoin d’une série de coïncidences troublantes dont le sens lui échappe totalement : Il rencontre trois fois dans la journée un géant soudanais.
Trouvant par hasard une carte d’agence de détectives dans une veste prêtée lors d’un repas dans un restaurant haut chic, il fait appel à Bernard et Vivian Jaffe (Dustin Hoffman et Lily Tomlin), enquêteurs barges, pour tenter d’y voir plus clair. Ce couple adepte de la pataphysique, de la méditation ès-house mortuaire et de la cosmologie appliquée, présente Tommy (Mark Wahlberg) à Albert. Tommy est lui aussi très atteint, et ardant défenseur de l’environnement et des causes sociales. Au cours d’une enquête peu banale qui bouleverse tous ses points de repère, Albert se retrouve en conflit ouvert avec Brad Stand (Jude Law), jeune cadre ambitieux de la chaîne de grandes surfaces Huckabee peu soucieuse d’écologie. Brad essaye de faire virer de sa coalition Albert en faisant croire que Huckabee est une société écolo. Mais lorsque Brad engage les mêmes détectives, Albert décide de s’en remettre à la célèbre Catherine Vauban (Isabelle Huppert), l’ennemie jurée des Jaffe…euh…bon, vous suivez ?
C’est un film assez étrange, dans la pure lignée du très tendre « Eternal sunshine of the spotless mind » du talentueux Michel Gondry. Tout commence malheureusement comme un mauvais film de Woody Allen avec la présentation des personnages, tous déglingués et logorrhéiques. L’image est intemporelle et les couleurs un peu passées, mais très lumineuses. Et puis on se laisse charmer par le caractère des personnages, tous improbables et frappés. La brochette d’acteurs reconnus et talentueux est impressionnante : tous incarnent leurs personnages avec brio. Un grand bravo à Dustin Hoffman.
Cependant, tout cela ne fait pas forcement un bon film et on a vraiment du mal à suivre les intentions du réalisateur. On est en permanence sur un fil et on tombe soit dans le film génial, soit dans le film raté et compliqué. J’ai bien peur que la seconde option soit la bonne même s’il subsiste quelques très bonnes scènes et que encore une fois tous les acteurs sont excellents.
Cela reste toutefois un bon divertissement, mais uniquement pour le jeu, pas pour le scénario.
Et puis, pour tous ceux qui qouhaitent aller voir ce film, je pense qu’il est certainement trop tard!